«Mon espoir… Ma douleur», dernière création en date signée Naoufel Azara, entame un nouveau cycle de représentations à l’occasion de la rentrée culturelle et artistique de 2025. La scène d’ «El Teatro» arbore les couleurs de la Palestine et dénonce atrocités et sévices commises par l’Etat israélien colonisateur. Avec 120 acteurs en devenir sur scène, le metteur en scène cultive un devoir de mémoire.
Un génocide, c’est l’effacement d’un peuple, son histoire, sa culture. Le théâtre a pour vocation première d’entretenir l’aspect historique, la mémoire collective, sensibiliser, inciter à la réflexion, interroger l’époque, ou plus simplement relater des faits anciens et d’actualité. Le 4e art est, par essence, «engagé».
Le metteur en scène, en collaboration avec Amel Laouini, Yousra Ammouri, et sous l’égide artistique de Taoufik Jebali, partage une vision, une interprétation de l’actualité palestinienne et de son passé, avec l’engagement de 120 participants – acteurs. De nombreux actes scéniques défilent mais ne se ressemblent pas. Ils ont comme fil conducteur la Palestine, d’hier / d’aujourd’hui et son patrimoine culturel. La création est traversée par des œuvres littéraires, des textes, de la chanson et de la littérature arabes, ponctuée de poésie et d’effets visuels.
L’hommage aux artistes et auteur(es) palestiniens prend forme sur la scène d’El Teatro sur 1h15 de temps. Au fil des groupes d’acteurs, des scènes de bataille, de vie, de luttes et de faits reconstitués prennent vie. Dans cette foulée scénique, des chansons retentissent, des lettres défilent, de la poésie ancienne ravive la mémoire, et des visuels nourrissent les yeux.
Les faits évoqués se confondent forcément aux noms mythiques qui transcendent les générations : Fadwa Touqan, Mahmoud Darwish, Ghassan Kannafi, Jabra Ibrahim Jabra, Samih Al Kassem, Tamim Al Barghouti, sans oublier la chanson contemporaine et ses porteurs d’espoir tels que Faraj Suleiman, Camelia Jubran, Rim Banna, Nay Barghouti ou encore Lina Makhul.
Le titre de la création prône l’espoir collectif, puisé dans la douleur et le chaos. Les mots et les arts se confondent aux maux profonds d’une patrie résistante. 120 participants sur scène se sont engagés à porter de nombreuses voix palestiniennes, ont mis en pratique leur savoir autour de cette cause humaine. Les dialogues retentissent en langue arabe, entrecoupés par des intermèdes musicaux. De nombreuses apparitions traversent la scène, parfois éloquentes, souvent confuses.
Des interprétations courtes, mais qui interpellent, s’enchaînent. La création, produite par «El Teatro», est un hommage d’actualité rendu à une patrie, qui oscille entre la vie et la mort. Mention spéciale à la centaine d’acteurs participants à ce projet qu’on ne pourrait énumérer toutes et tous.