«Goodbye Julia» de Mohamed Kordofani est l’histoire d’un schisme populaire qui s’aggrave. Des thématiques comme l’inégalité sociale, la maternité, la condition de la femme soudanaise, les us et coutumes sont décortiqués à travers cette histoire, bien menée par deux actrices qui font leurs premiers pas face à la caméra, à savoir Eiman Yousif et Siran Riak. Cette dernière était présente à Tunis pour la promotion du film. Nous l’avons rencontrée pour vous lors d’un débat avec le public à Cinémadart. En voici des extraits ! Le film est sorti dans toutes les salles en Tunisie depuis le 8 mai 2024.
Le film traite de la condition de la femme au Soudan. Pouvez-vous nous en dire plus ?
«Goodbye Julia» est très réaliste. Il reflète exactement la condition féminine au Soudan. Typique même. Akram, le mari de Mona, est l’homme soudanais type par excellence. Ce conflit au sein d’un couple est récurrent. La femme désirant s’émanciper et l’homme qui l’écrase en plus des traditions et des codes sociaux de Khartoum.
Le pourcentage des femmes qui vivent comme Mona, une des deux héroïnes du film, est-il important ? Notons que Mona est la femme musulmane, appartenant à la bourgeoisie et menant un style de vie aisé.
Je ne suis pas dans une position de m’exprimer. C’est sans doute ce qui prime le plus, à 90%, mais la nouvelle génération essaie de changer les choses radicalement, spécifiquement dans la capitale.
Le film est-il sorti au Soudan ?
Non, malheureusement à cause de la guerre actuelle. Sa première projection a eu lieu au festival de Cannes, l’année dernière. Une seule fois dans une région au sud du pays. Le tournage a eu lieu, fin 2022. Il a pris une année pour voir le jour. Je suis top model à la base. J’ai été repérée sur Instagram et bien dirigée par Mohamed Kordofani, qui, lui, réalise son tout premier long métrage de fiction. L’équipe du film a fait en sorte que les conditions de tournage soient optimales. Julia, mon personnage, me ressemble en partie car j’ai souffert à l’école, dans la rue, au Soudan. C’était une période dure qui a finalement abouti à mon départ pour l’Ughanda.
Le racisme est raconté en profondeur dans le film, notamment à travers le conflit civil nord/Sud. Comment se présente actuellement la situation ?
C’est une relation purement humaine. Seulement, géographiquement, on s’est séparé. Il existe désormais deux Etats séparés sur tous les plans avec des violences incessantes. Je ne commenterai pas davantage la situation. (Sourire)
Invité par l’Institut français de Tunisie à l’occasion de la Foire internationale du livre, dans sa 38e édition, Jadd Hilal a longuement et passionnément parlé de son 3e livre, paru aux éditions Elyzad, «Le caprice de vivre». Durant cette rencontre modérée par Ons Ben Youssef, professeure agrégée de littérature française, l’auteur franco-palestino-libanais nous en dit plus. On a retenu pour vous quelques extraits de cet échange édifiant…
O.B.Y : Avec «Le caprice de vivre», votre dernier livre paru récemment aux éditions Elyzad, il y a quelque chose de nouveau qui s’est déclenché. Pouvez- vous mettre des mots dessus ?
J.H : «Le caprice de vivre» est le premier roman que j’écris sans sujet. Pour «Des ailes au loin» et «Une baignoire dans le désert», mes deux précédents livres, j’en avais. Pour le premier, je racontais l’histoire de ma famille palestinienne. Pour le 2e, je voulais raconter l’histoire de mon cousin, qui a vécu la guerre en Syrie, qui s’est exilé, qui est homosexuel et qui a enduré tout cela seul, depuis ses 8 ans. «Le caprice de vivre», c’est un texte qui s’est écrit à mon insu. C’est en écrivant que je me suis rendu compte des choses qui m’importaient. C’était comme «rouler sur l’autoroute à 130km/h, sans s’en rendre compte, jusqu’à avoir un accident». Je me suis autorisé à sortir un roman de mon ventre. Il réunit colère, rêves, envies qui dataient d’il y a longtemps.
O.B.Y : «Ventre», «estomac», autant d’expressions utilisées au fil des pages du «Caprice de vivre». D’ailleurs, ce titre est intrigant, attrayant. Dites-nous en davantage.
J.H : Le titre, c’est ma bête noire, quand j’écris un roman. (Rire) Je trouve que titrer un livre, c’est autre chose que d’écrire un roman… Le trouver, c’est réduire l’écrit en quelque sorte. Ce titre a vu le jour suite à des discussions avec mes éditrices car ce qui réunit mes personnages, c’est l’idée d’une intransigeance. Ils ont un rapport intolérant à ce qui ne correspond pas à leur valeur. Pour Werda, c’est la vérité au péril de tout. Pour Human, l’idée de sauver la représentation des arabes, leur image est une priorité. Soulaymane se contente de s’allonger sur le canapé. Le caprice est une forme littéraire commune finalement aux trois personnages du livre.
O.B.Y : Il y a ce souci de titre, mais aussi les première phrases de votre livre… Vous parlez de l’intransigeance des personnages, et des dialogues, mais aussi de l’espace à la configuration intéressante.
J.H : C’est un sujet que j’aime bien rendre en littérature. La proximité, et ce lien qui me lit aux gens. Ça émane de mon ressenti pendant le Covid : les corps des gens et des amis m’ont manqué. C’est particulier de ne plus toucher quelqu’un. Dans ce roman, j’ai fait un focus sur le corps. Tous les moments de dialogue sont pour moi des moments d’échec. Quand on parle, on rate de faire ressentir. C’est comme au cinéma ! Avec Hitchcock, par exemple, il y a peu de mots. Les émotions sont ressenties. Le moment où il y a du dialogue, c’est quand il faut expliquer, ou s’exprimer. L’espace suffit ! L’extérieur/intérieur est présent aussi.
O.B.Y : Le personnage «Sulaymane» est taiseux, parle aux animaux, il est «Soulaymanesque», selon Human. Le sexe tue l’amour entre Werda et Human : un amour particulier déjà, qui coupe avec cet amour romantique, fleur bleue et, finalement, on voit l’amour dans les corps, dans les familiarités, dans le vivre-ensemble et tout ce qu’il y a de plus ordinaire…
J.H : Et dans tout ce qu’il y a de plus malsain ! L’amour c’est quelque chose de bien, d’agréable, et qui, parfois, fait mal. L’amour est un réceptacle de doute, de douleurs, d’angoisse. Ce livre est un roman d’apprentissage : le premier volet d’une saga plus générale. Il va y avoir une suite sur l’apprentissage de ce personnage. Il apprendra à aimer car aimer ça s’apprend. On ne s’aime pas de la même manière; avec le temps, ça change. J’envisage de travailler sur l’idée que l’amour ce n’est pas uniquement de respecter l’autre. Est-ce que c’est du désir ? De l’amour ? Autant de questionnements. Les corps disent beaucoup aussi et spécialement ceux qui vieillissent ensemble.
*«Le caprice de vivre» (Editions Elyzad)
C’est à Mahdia et à El Jem que «TounesWijhetouna» choisit de se poser pour son premier marathon «Eductour». Au programme ? Mise en valeur du patrimoine local, déambulation dans les ruelles de la Médina mahdoise, visites d’artisans locaux et découverte d’initiatives touristiques : autant de points de chute, accumulés en 24h, dans le centre du gouvernorat et dans sa ville phare avoisinante. Deux jours également marqués par l’organisation des Journées romaines d’El Jem dans l’enceinte de l’amphithéâtre.
Faire les routes de Tunis prend tout son sens, encore plus via un «Eductour», qui est le tout premier organisé par le programme «TounesWijhetouna», qui combine différents volets : le culturel, le touristique et l’économique. Sa mission est de soutenir le tourisme durable, de préserver le patrimoine culturel et l’économie. «L’Eductour» permet de découvrir l’impact de «TounesWijhetouna» localement, en présentant les bénéficiaires et les initiatives. Le marathon commence de Tunis, direction Mahdia jusqu’à l’arrivée à l’amphithéâtre d’El Jem pour l’évènement «Thysdrus», appelé aussi couramment les journées romaines. Un clin d’œil à l’histoire millénaire du pays, célébrée à travers un spectacle historique qui se présente comme étant de cape et d’épée, mais qui, finalement, se laisse regarder comme un spectacle populaire en entrée libre, à la portée des habitants de la région et surtout des enfants.
En marge de «Thysdrus», Mahdia…
Mahdia, presqu’île fatimide qu’on ne présente plus, à la richesse historique considérable, est truffée, de nos jours, d’initiatives nouvelles à caractère touristique, qui visent à promouvoir le tourisme local et international. Le patrimoine culinaire, historique/artisanal et économique est soutenu dans la région et nos hôtes nous le font bien savoir. Le premier arrêt ? Chez DMO-Mahdia (Destination Management Organisation ou OGD : organisme de gestion de la destination). Il fonctionne grâce à un nouveau modèle de gouvernance du tourisme, qui vise à rassembler des acteurs touristiques privés et publics pour renforcer la gestion d’une destination, la rendre encore plus attractive, et ce, en mettant en relief son intérêt, sa richesse. Il existe aussi une DMO à Jebel Dahar et une autre à Djerba. La route se poursuit, direction la conviviale Mahdia et ses joyaux cachés. Tags sur les murs, plantations, édifices, cafés connus, commerçants et artisanats, bains maures ou lieux historiques comme la «Skifa El Kahla» rythment sa vie urbaine au quotidien. Située à quelques mètres de la mer et du fameux port de pêche de la ville côtière, elle ne manque pas de charme. Des acteurs originaires de Mahdia investissent dans de nouveaux projets afin d’affiner l’aspect attractif de la ville, hiver et été. Les maisons d’hôtes et les différentes formes de tourisme alternatif existent déjà. «Dar Evelyne», joyau familial historique, au centre de la Médina, accueille, dans son patio, clients fidèles et touristes de passage dans un cadre authentique, sans artifices. Ce lieu est bénéficiaire du programme «Tourisme durable» dans le cadre de «Mekletna», qui développe l’offre culinaire dans plusieurs régions.
Petite escale, avant de repartir à «Borj Erras» pour le musée archéologique et patrimonial de la ville, riche de ses collections puniques, romaines, byzantines et islamiques et des traditions anciennes de Mahdia. Le musée se situe au bout de la «Skifa El Kahla», artère principale commerçante de la Médina, mais aussi une de ses entrées et sorties.
C’est dans une caverne d’Ali Baba nommée «Skila» que les artisans de tissus créent à la file, quotidiennement. Nichés chacune et chacun dans un coin, dans l’enceinte de cet atelier incontournable, ces mêmes artisans usent de cet appareil traditionnel, manié avec les pieds et à la main, pour créer des pièces uniques, faites en soie, comme les écharpes de qualité, les cache-cols, très prisés par les Tunisiens et les touristes en visite. Cette adresse phare de création, qui fait office de Showroom également, a été restaurée au fil des décennies. Leur savoir-faire consiste à entretenir cet art du tissage, extrait à partir de fibres naturelles, d’une manière durable et équitable. Un art ancestral qui est en phase avec l’univers de la mode actuelle. Valorisation réussie du travail fait main de la soie. Quatre arrêts de cet «Eductour», avant l’ultime à El Jem, qui vit au rythme des journées romaines de «Thysdrus».
A El Jem, place aux spectacles, aux ateliers et aux découvertes…
L’après-midi s’annonce festive dans l’enceinte et autour de l’amphithéâtre grâce au maintien des Journées romaines de «Thysdrus» qui, cette année, réservent aux spectateurs une parade historique de plus de 120 participants lambda, tunisiens et étrangers habillés avec des costumes, capes et épées et des habits romains avec faux arcs et armes anciennes. En groupe, ils avancent, avec un fond musical des plus audibles et s’emparent du lieu historique mettant en scène une bataille de gladiateurs, sous les yeux d’un «roi», une heure durant. Une performance accompagnée d’une voix narratrice et face à un public majoritairement composé de jeunes de la région et d’enfants passionnés par ce spectacle.
Ce même spectacle a été présenté deux fois, à la demande du public d’El Jem. Ridha Hfaidh, fondateur et directeur des Journées romaines d’El Jem-7e édition, commente l’évènement organisé par une association locale «We Love el Jem» : «Ce spectacle a pour thématique les Jeux olympiques romains qui font écho aux vrais Jeux olympiques attendus à Paris en 2024. Ces journées ont vu défiler toute une légion de soldats romains, dans les jardins de l’amphithéâtre et qui ont vu s’installer aussi des ateliers pluridisciplinaires destinés aux enfants et aux jeunes, avec vente de produits artisanaux locaux comme la halfa, la poterie, la mosaïque, le tissu, l’argile, etc.».
Un musée de micro-mosaïque appelé «Dar El Jem», situé à quelques pas de l’amphithéâtre, est riche de reconstitutions de tableaux artistiques mondialement célèbres. Des œuvres réalisées pour la plupart par des artisanes de la région. Un travail qui éblouit les visiteurs de ce lieu, créé par le même fondateur. Le programme «TounesWijhetouna» (Tunisie, notre destination) appuie la diversification du tourisme, le développement de l’artisanat et la valorisation du patrimoine en Tunisie. Ce programme de 51 millions d’euros, cofinancé par l’Union européenne sur une durée de 6 ans (2019-2025), contribue au développement économique durable et inclusif de la Tunisie en créant des synergies entre les secteurs du tourisme, de l’artisanat, des produits du terroir et du patrimoine culturel. La destination du prochain «Eductour» n’est pas communiquée.
La vie estudiantine à l’Islt de la Cité El Khadra de Tunis reste effervescente au fil des générations qui s’y succèdent. Le département de français de l’Institut universitaire décide de mettre en lumière les graines de talents dénichées chez les étudiants en lettres françaises.
Rendez-vous donc à l’amphithéâtre Ibn Mandhour de l’Islt à partir de 10h00 jusqu’à 13h00 pour découvrir les différentes performances et ateliers organisés par le corps d’enseignants universitaires et leurs étudiants passionnés. Programme distribué aux invités sur place, petits cadeaux attribués aux participants et intermèdes musicaux ont rythmé cette matinée grise du 26 avril 2024. La journée est organisée grâce au soutien de l’Institut Français de Tunisie.
L’inauguration commence par les mots de bienvenue de Mme Houda Ben Hamadi, directrice de l’Islt, et Mme Neila Khojet El Khil, universitaire et coordinatrice du projet «Journée des talents». Lors d’un atelier de presse, la présentation détaillée de cet évènement s’est déroulée pour le public présent, majoritairement étudiants, suivie d’un «Cercle de poésie», créé par les étudiants de la 2e année communication, coordonné par Mme Leila Kharrat. L’atelier poésie a vu défiler Hend Aroui et son «Analogie universelle», la performance de Slam en polyphonie titrée «Nos rêves d’avenir pour le monde de demain», mais le moment fort de cette parenthèse poétique reste cette chanson chantée en chœur par les étudiants sur la scène de l’Institut, celle de Kids United : «On écrit sur les murs». Un hymne à l’espoir et aux lendemains prometteurs. Coordonné par Mme Nesrine Boukadi, l’atelier «Action citoyenne» permet au public de découvrir un «court-métrage sur le vivre-ensemble et la femme tunisienne : réalisation et défis». L’atelier-débat initie les étudiants aux débats, et aux discussions autour de sujets épineux comme les conflits intergénérationnels, la différence sous toutes ses formes, la discrimination basée sur la race, le sexe, l’orientation sexuelle, le genre. L’échange d’une quinzaine de minutes s’est déroulé en présence d’étudiantes et de Mme Fathia Ben Yedder. Au fil des intermèdes musicaux annoncés entre chaque atelier, la partie consacrée au théâtre et modérée par Mme Amina Chenik, universitaire, et ses étudiants de 3e année médiation culturelle et communication, commence en grande pompe.
Une partie qui se consacre aux Fables de La Fontaine, présentés en dialecte tunisien/derja et en sabir et accompagnée d’un hommage rendu au savoir de Kaddour Ben Nitram, figure peu connue des chercheurs, humoriste et chansonnier tunisien qui a vécu dans la décennie des années 20-30, et qui est aussi auteur de saynètes, de sketchs, de fables et de contes en sabir, émanant d’un Tunis de l’époque pré-indépendance.Toute une saynète humoristique consacrée à Kaddour Ben Nitram a été mise en scène par les étudiants de l’Institut. La scène de théâtre présentée relate une scène de la vie quotidienne se déroulant au marché central d’un Tunis cosmopolite de l’année 1930. Une clôture haute en humour de cette journée maintenue par les jeunes talents et par Mohamed Said, musicien et étudiant en mastère, qui s’est emparé de la scène de l’amphi pour nous présenter son air musical.
Inaugurée il y a trois semaines, l’exposition «Poemas de Agua» ou «Poèmes de l’eau» de l’artiste Immaculada Montoya est encore accessible au grand public jusqu’au 27 mars 2023 à l’Institut Cervantes de Tunis. De quoi s’offrir une immersion dans un univers pictural rétrécis, mais fait d’illusion, d’itinéraires brouillés, d’éclats ou d’associations.
Sept tableaux sont exposés dans l’enceinte d’une salle centrale à l’Institut Cervantes de Tunis. Des tableaux peints qui paraissent similaires, mais qui sont différents quand on les scrute, de très près en détails. Des éléments picturaux, perceptibles à l’œil nu. La mer ou l’eau les couvre… Une mer truffée de pointillé, sans doute, une présence massive d’individus, capturés d’en-haut, vue aérienne.
Poétiquement titrés «les poèmes de l’eau», ces tableaux sont signés Immaculada Montoya, artiste peintre espagnole, qui n’a pu être présente en Tunisie mais qui est parvenue à maintenir cette exposition, organisée par l’ambassade d’Espagne en Libye et l’Institut Cervantes. Mirages, évasion, cheminement sont des termes qui brouillent la vision des visiteurs.
Le travail de Montoya, peinture à l’huile, s’inspire directement d’une poétesse arabe nommée Fawzyya Abu Khalid. Née en 1955, elle est poétesse, essayiste, sociologue et professeure de nationalité saoudienne. Sa poésie est connue pour ses motifs politiques proéminents et propulse les femmes du monde arabe vers l’éducation et la liberté. «Until When Will They Abduct You on Your Wedding Night? (1974)» est un recueil qui l’a fait connaître. Sont parus ensuite deux autres recueils de poésie, intitulés «Les lectures secrètes dans l’histoire du silence arabe (1985)» et «Mirage Water (1995)», lit-on en ligne. C’est probablement ce dernier recueil qui a inspiré le travail de la peintre espagnole Montoya. L’exposition a été initialement conçue pour être organisée à Tripoli, à l’ambassade d’Espagne en Libye.
Elle a finalement eu lieu à Tunis. Ciel, mer méditerranéenne, bordures, plages. Elle évoque des vies, des mouvements de masse, et une nature conquise, voire envahie. Des populations en mouvement à la recherche d’un avenir, d’une meilleure existence, d’une paix collective.
Une musique du monde a conquis le public présent durant deux soirées successives au théâtre de plein air de Hammamet, ouvert au public depuis le 8 juillet, date du démarrage de la 57e édition du Festival. La venue de Kenny Garrett et Ibeyi, un duo d’artistes sœurs jumelles franco-cubaines, rappelle un cosmopolitisme musical propre à Hammamet.
Une floraison de sons
Durant ces deux nuits caniculaires et musicales de juillet 2023, le théâtre de Hammamet est occupé par des mélomanes connaisseurs, venus spécialement écouter Kenny Garrett, le musicien de jazz, qui nous arrive des Etats-Unis… en arborant de l’inédit. L’artiste saxophoniste présente en Tunisie son dernier album en date titré «Sounds from the Ancestrors», composé de 8 morceaux datant de 2021.
Garrett s’est emparé de la scène entouré de Rudy Bird à la batterie, Melvis Santa, vocaliste à la percussion, Corcoran Holt à la contrebasse et Keith Brown au piano. L’album exploite différents patrimoines musicaux issus de contrées africaines : une façon de rendre hommage à ses origines. Des airs afro-cubains, du jazz moderne, du gospel, du motown et même du hip-hop retentissent durant tout le spectacle. La performance d’une heure trente se caractérise par l’harmonie ressentie qui lie les artistes sur scène. Kenny Garrett rend non seulement hommage à une musique authentique émergeante —en partie— de pays du sud, mais valorise également son attachement à ses ancêtres à travers ses compositions. L’artiste a exprimé son attachement au continent africain, à sa ville natale «Detroit» et déclare rejouer sans hésitation en Tunisie, si l’occasion se présentait.
Une prouesse en double
Le duo féminin Ibeyi a assuré, la veille, un spectacle des plus rythmés, en sons et en lumière. Voix et instruments accompagnaient leurs morceaux, face à un public connaisseur mais timidement présent. Les hommages vibrants rendus à leur grand-mère originaire de la Tunisie, un autre destiné à leur père, à la patrie ou aux liens forts qui unissent les deux sœurs, se sont succédé, ponctuant ainsi de nombreux morceaux connus et moins écoutés. Les fans présents sont parties à la découverte de quelques morceaux joués et se sont imprégnés des messages, anecdotes, pauses drôles, racontés par ces deux artistes… sans cesse en interaction.
Lisa Kaindé et Noémie Diaz, de leur vrai nom, ont présenté au total 18 morceaux sur une durée d’une heure trente accompagnées d’un claviériste/bassiste. Parmi les morceaux les plus écoutés présentés sur scène «Sister 2 Sister», «Lavender and Red Roses» et le fameux «River», qui les a révélées au public depuis 2017. Du rap, de la percussion, du chant et de la danse cubaine ont mis en valeur cette performance de Downtempo, hip-hop, RnB ou soul. «Ici, c’est le pays de notre grand-mère. On est émues de chanter pour elle et pour la Tunisie», a confié Liza-Kaindé. Une belle première en Tunisie !
On ne peut que succomber à ce sentiment curieux et persistant de (re)découvrir Hammamet, de l’arpenter autrement à travers une touche picturale, celle d’une femme artiste-peintre, Najoua Hassouna, dont le nom ne vous dit peut-être rien, mais qui tient actuellement sa première exposition personnelle à l’Espace Sidi ben Aïssa (l’ASM de Hammamet), et ce, jusqu’au 20 mai en entrée libre.
C’est dans l’enceinte de l’Espace central Sidi ben Aïssa, en plein cœur du centre-ville de Hammamet, que se tient l’exposition-vente personnelle de l’artiste peintre Najoua Hassouna, qui, après avoir écumé les expositions collectives de la région de Hammamet, se lance à partir du 11 mai dans l’accrochage de sa première exposition personnelle.
C’est au gré des hasards que ses tableaux nous appellent. Faites uniquement à l’acrylique, ses œuvres, esquissées passionnément, révèlent un contenu qui a été déjà vu, à maintes reprises, mais qui se distingue par la touche féminine de son artiste. Fortement imprégnée par son vécu à Hammamet, elle raconte ses ruelles, sa médina arabe et l’architecture de ses édifices les plus emblématiques. Elle les dessine souvent dans les détails près, dans l’enceinte de sa médina historique, tout comme dans ses environs, à commencer par les poissons symboliques, son coucher de soleil, le golfe, quelques paysages sablonneux ou marins, qui font la beauté côtière de Hammamet, peinte à l’état initial, sans ses artifices hôteliers ou touristiques.
« El Ghram Eli fik », tel est l’intitulé de l’expo-vente, exprime la passion ardente de l’artiste, pour la peinture. Elle y raconte consciemment ou inconsciemment l’environnement dans lequel elle vit toujours, alternant souvent des portraits peints de quelques icones de la chanson arabe qu’elle adule ou qui l’attirent, citons Abdelhalim Hafedh, Om Kolthoum, ou même l’iconique Charlie Chaplin, en affichant sur ses tableaux quelques citations connues. Vortex en couleur, yeux ou des roses ponctuent aussi la découverte, sans oublier le clin d’œil à l’habit traditionnel local.
« El Ghram Eli Fik » est le titre d’une exposition subjective, qui traduit une passion presque juvénile pour la peinture, entretenue par Najoua Hassouna. Cette expo-vente pourrait éventuellement attirer les amoureux de la ville, les visiteurs passagers, qui affluent actuellement en pleine saison estivale et qui aimeraient découvrir les villes… d’une autre manière.
Publié aux «Editions Arabesques», le premier livre de Feryel Saïmanouli, écrivaine tunisienne, annonce, de prime abord, une fuite dans le temps. Un temps qui s’étire, fait surgir de nombreuses interrogations élémentaires, annonciatrices de combats pour la justice et l’égalité. Berceau de plusieurs parcours de vie, l’autrice, au bout d’une centaine de pages, fait écho à un dialogue générationnel, creuse les différences entre les genres, remet en questions les rapports familiaux, avec, en trame de fond, une histoire de famille tunisienne. On a lu «Elles n’avaient pas le temps», disponible actuellement dans toutes les librairies et à la foire du livre, et on a rencontré pour vous son écrivaine. Entretien.
Feryel Saïmanouli, au gré de vos études supérieures en Lettres menées à Paris, vous vous êtes consacrée à l’écriture de nouvelles, avant la parution de votre premier récit fiction titré «Elles n’avaient pas le temps» (Arabesques Editions). Pouvez-vous revenir sur votre rapport avec l’écriture et la genèse de votre livre ?
J’ai commencé à écrire des nouvelles : la première était «Ses yeux gris qui me souriaient», que j’avais présentée à un concours pour L’Harmattan, en France, et qui a, également, était première sélectionnée. Elle a été postée, ensuite, en ligne, libre de droit et d’accès. La deuxième a vu le jour, dans le cadre d’une exposition, organisée par plusieurs artistes, juste après le confinement, et qui s’appelait «Un pas vers l’Après». Elle s’est passée au B7L9, à Tunis, et un des projets était celui de l’artiste Feryel Zouari. Dans ce cadre, des écrivains devaient produire un texte de 2 pages et, ensuite, d’autres artistes, issus d’autres disciplines, devaient produire des œuvres à partir de nos écrits. Au final, un artiste peintre avait, donc, produit un tableau à partir de mon texte.
Jusqu’à la parution en 2023 de «Elles n’avaient pas le temps», votre premier livre, publié en Tunisie aux éditions Arabesques…
C’était au tout début une nouvelle que j’ai transformée en roman. Sa genèse me tient à cœur parce que, je l’ai vu, il y a dedans du vécu personnel. Il y a énormément d’histoires, mais pas que cela. Je suis féministe depuis ma plus tendre enfance et je remarquais des choses qui m’interpellaient… J’ai, de nos jours, eu envie d’écrire sur le sujet de l’inégalité dans l’héritage. La genèse de ce livre était donc différente de ce que je faisais d’habitude… Pour «Elles n’avaient pas le temps», j’ai commencé à noter toutes les remarques sexistes que j’ai pu écouter, qu’on m’avait adressées. Du coup, je les ai écrites, les unes après les autres, jusqu’à en avoir des pages entières, dans un carnet. Je l’ai fait assez rapidement. Initialement, «Elles n’avaient pas le temps» est une nouvelle que j’ai écrite en quatre jours. Je l’ai publiée après l’avoir retravaillée sur des mois…
Peut-on le considérer comme un livre militant ou engagé ?
Ce n’est pas un livre de militante. J’ai posé une situation, que j’ai racontée au gré de scènes statiques, dans des huis clos, tout en sentant le bouillonnement qu’il y a autour de ce sujet. Un récit que j’ai pas mal travaillé et retravaillé sur une période. A Paris, j’ai vu une fois une pièce de théâtre autour des contes de Perrault. Je me suis rendu compte à quel point les récits courts étaient efficaces, pouvaient raconter une histoire captivante, couramment, avec des personnages élaborés, des sujets importants, avec une clarté surprenante et le tout dans un cadre merveilleux, fantastique. Je m’étais donc inspirée de cela pour mes écrits. Pour le roman, je m’étais dit que c’était efficace de parler au lecteur, de l’impliquer, qu’il ne soit pas que lecteur ou spectateur, mais qu’il soit aussi acteur.
«L’inégalité dans l’héritage» est-elle la thématique principale de votre livre ?
Oui, bien sûr. C’est le sexisme d’une manière générale, et le cœur du sujet est l’inégalité successorale, qui reste et qui restera toujours d’actualité en Tunisie. On n’est toujours pas au même statut que les hommes, en ce qui concerne l’héritage : on n’est pas égaux face à la loi. Il faut que la société évolue et que les politiques prennent conscience que tous les citoyens ne sont pas égaux. On s’est embourbé dans du conservatisme depuis le déclenchement de la révolution, et on disait souvent que ce n’était pas prioritaire… Et cet argument-là, ils le sortiront toujours. C’est pourtant un droit vital et élémentaire d’être égaux. Il faut commencer à changer les lois. C’est ce qui nous fera changer après et bousculera les mentalités.
D’où le fait d’avoir publié votre livre en Tunisie, et non pas en France ?
En France, publier des livres est très compétitif. En Tunisie, on peut facilement sortir du lot, être plus visible, impactant. Je commence par la Tunisie, et on verra bien après….
Sans spolier les lecteurs, a qui fait référence le pronom «Elles» dans le titre ?
A toutes les femmes. Mais on comprend rapidement que c’est des Tunisiennes, ou des musulmanes, qu’il s’agit. Je ne le dis pas directement, parce que je tenais à ce qu’il y ait une universalité dans le roman : je ne dis jamais où ça se passe, je dis des noms qui ne donnent pas vraiment d’indication sur des lieux précis… Je tenais à ce que tout le monde puisse se reconnaître. Donner cette dimension d’universalité, j’y tenais. Ce récit fait sans doute écho à toutes les femmes issues de toutes les classes sociales. A travers mes mots, je pose un problème, une situation, et je tiens à ce que les récepteurs ou les lecteurs en parlent. Je ne prône pas frontalement un engagement ou un militantisme.
Engagement et littérature, parlons-en.
Mes nouvelles ne sont pas toutes engagées. Elles ont quand même traité de sujets tels que la loi 52. J’ai raconté l’histoire d’une personne transgenre en Tunisie, et parlé du viol, de sa complexité dans le monde arabo-musulman et de l’épouse, victime contrainte souvent, sous pression, d’épouser le violeur. Jusqu’aux étudiantes qui se prostituent pour subvenir à leurs besoins… Ce sont des sujets importants qu’il faut déterrer, à mon avis. Qu’il faut admettre.
Une suite de «Elles n’avaient pas le temps» est-elle prévue ? La fin est annonciatrice d’une suite.
Ce n’est pas de refus. Pourquoi pas ? (sourire) Peut-être un autre genre de suite, mais du point de vue de «Jo», le frère. Actuellement, je suis sur un autre projet d’écriture pour enfants dans lequel je raconterai des récits de femmes figures importantes, historiques, ou légendes, mais oubliées par l’histoire ou pas assez représentées et mises en valeur. Ça sera une série de livres qui racontent les voyages d’une petite fille, partie à la rencontre des femmes orientales ou africaines.
Le Colloque international consacré à l’écrivain français Pascal Quignard et à la Méditerranée, qui s’est tenu les 2 et 3 mars à Ennejma Ezzahra, aura été un événement culturel marquant, associant des lectures croisées de l’œuvre par des universitaires de renom à deux spectacles musicaux qui feront date dans l’histoire du Centre des musiques arabes et méditerranéennes. Cet événement littéraire d’envergue a été organisé par le laboratoire «Langues et Formes Culturelles» de l’Institut supérieur des langues de Tunis, grâce aux efforts conjugués de la présidence de l’université de Carthage et du Centre des musiques arabes et méditerranéennes (Ennejma Ezzahra), en partenariat avec l’Institut français de Tunisie, le Cerilac Paris VII et l’Item (Cnrs-ENS de Paris).
Musicien, scénariste, et écrivain contemporain, Pascal Quignard est connu du grand public pour ses récits: tous les matins du monde (1999) consacré à la figure de Marin Marais, joueur de viole de gambe du XVIIes, et adapté au cinéma la même année par Alain Corneau, Villa Amalia (2006), ou encore tout récemment, L’Amour, la mer (2022), hymne à la beauté du monde, à la vie ainsi qu’à l’impermanence de toutes choses, d’une écriture poétique remarquable, autant de textes rythmés par la musique qui traverse tous les romans de Quignard, et qui y joue un rôle essentiel à l’instar de la beauté des choses “naturelles”. Mais il est également l’auteur d’essais inimitables comme le Dernier royaume : t.1 Les Ombres errantes Prix Goncourt 2002, Les Désarçonnés ou Vie secrète, faisant de son œuvre, complexe, exigeante et érudite, l’une des plus importantes de la littérature française contemporaine, dans la lignée d’écrivains comme Blanchot ou Bataille.
Si l’art occupe une place centrale dans sa réflexion, les frontières entre les genres disparaissent dans son écriture musicale, au profit de l’entrelacement des thèmes obsessionnels du silence, de la lecture, de la mort, de la sidération, ou encore de la figure du jadis.
Puisant dans l’héritage universel, la pensée de Quignard établit un dialogue original avec le fonds méditerranéen dont se nourrit son imaginaire tout autant que sa poétique. Ses références — à cet égard — sont multiples et variées, puisant aussi bien dans L’Odyssée, L’Enéide, Les Mille et Une Nuits ou les mythologies égyptienne, phénicienne, sumérienne que dans les contes populaires et les grands auteurs de l’Antiquité ou du Moyen-Age : Eschyle, Euripide, Averroès, Ibn Arabi, Apulée, Ovide, Saint Augustin, ou Montaigne, pour ne citer que ceux-là; à la source de son inspiration également, les œuvres d’art (mosaïques, tableaux, fresques ou gravures), mais aussi les cités (telles Carthage, Alexandrie, Rome, Athènes, Utique, Naples), et les îles (Ischia, Jerba, Capri), sans oublier le soleil méditerranéen, très présent dans son œuvre.
Dans cette perspective, une équipe de chercheurs du laboratoire « langue et formes culturelles » de l’Institut supérieur des langues de Tunis a proposé une réflexion sur le rapport de l’œuvre de Quignard avec la Méditerranée, interrogeant les mécanismes créateurs dans ses textes, afin de voir comment cet espace marin façonne l’imaginaire de l’auteur et comment sa représentation se trouve en retour façonnée par la pensée quignardienne.
Carthage, cité-phare du monde méditerranéen, point de rencontre entre l’Afrique du Nord, Rome et le Moyen Orient, mais aussi l’un des « lieux de Pascal Quignard », constituait un cadre idéal pour accueillir une telle réflexion, d’autant que cette problématique n’avait pas encore été abordée dans le contexte d’une réflexion collective internationale. Et il est hautement significatif que le colloque se soit tenu au Palais du baron d’Erlanger, cet esthète des années 1900, qui, comme Quignard, était féru d’art et de musique, auteur d’une précieuse histoire de la musique arabe, et collectionneur de manuscrits anciens et d’instruments de musique rares.
Dans ce haut lieu de l’art et de la pensée, le colloque a réuni des universitaires tunisiens, mais aussi français, italiens et japonais, en présence de Pascal Quignard lui-même, et les communications furent de haut niveau, permettant aux étudiants, aux chercheurs et au public de découvrir l’œuvre d’un auteur inclassable et inimitable, mais aussi de rencontrer un écrivain chaleureux et simple, profondément humain et toujours à l’écoute de l’Autre.
La représentation du fonds méditerranéen dans l’œuvre de Quignard, et les lectures que les textes quignardiens proposent d’un tel fonds comportaient plusieurs axes : la mer, aspect essentiel de l’œuvre, mais aussi les figures d’Ulysse et de Boutès (ou l’appel du chant) ou encore Saint Augustin, figure des deux rives. Ont été également étudiés le dialogisme littéraire et artistique de son œuvre, ses descriptions-commentaires de la mosaïque d’El Djem, ou des fresques étrusques, ainsi que son rapport à la rhétorique antique et à la linguistique.
Les regards croisés des chercheurs des deux rives de la Méditerranée ont permis de fructueux points de convergences et de stimulantes découvertes ; étudiants et public ont pu apprécier les différentes étapes de l’écriture d’une œuvre à travers une belle exposition des manuscrits de Boutès ou le désir de se jeter à l’eau : Rendue possible grâce à la collaboration du Cerilam et de la Banque centrale.
Au plaisir de l’esprit, s’ajoutait celui des sens, chaque journée ayant été clôturée par un récit-récital, avec les textes de Quignard, lus par l’auteur lui-même, accompagné au piano par Aline Piboule, artiste virtuose passionnée et sensible, dont le talent a conquis l’auditoire. Si le premier récital, Boutès, consacré à la figure de cet homme symbole du désir, comprenait des œuvres musicales du répertoire classique (Ravel, Chopin, Fauré, Schubert, Messiæn), et une transcription inédite de La Mer de Debussy, la grande première fut le récit-récital Les Ruines de Carthage, texte inédit, écrit spécialement pour l’événement par Quignard, poignante méditation sur la destruction de la pensée, des cultures et des civilisations.
Enfin, la matinée du 4 mars, à l’Institut supérieur des langues, a été consacrée à la présentation des travaux des doctorants, en présence de l’auteur lui-même et de tous les intervenants au colloque, qui ont pu apprécier la qualité de nos jeunes chercheurs, stimulés par un tel public.
La convention de partenariat entre l’Université de Carthage et le Centre des musiques arabes et méditerranéennes, aura permis de réaliser cette jonction entre le monde universitaire et celui de la culture. Méditerranéen, cet événement le fut assurément, avec la rencontre des cœurs et des esprits des deux rives, grâce aux énergies fédératrices des femmes et des hommes, universitaires, enseignants, chercheurs, libraire, artistes et étudiants qui ont fait de ces journées, une célébration mémorable.
Amina Chenik, (Spécialiste en littérature et civilisation françaises) et Haithem Haouel