L’association «Médias & Démocratie» a permis à un noyau de journalistes mauritaniens, algérien, tunisien et burkinabé de participer à une immersion de qualité dans la rédaction du journal La Marseillaise. Retour sur expérience !
La partie pratique d’un programme de formation, conçue pour des journalistes africains a débuté dans les locaux d’un journal historique. 9 journalistes participants —dont 6 Mauritaniens— se sont rendus à la rédaction de La Marseillaise.
Le président du journal, Léo Purguette, entouré de son équipe, les accueille dans une salle de conférences. En observateurs, ces derniers assistent à la réunion de rédaction, effectuent une visite des locaux et prennent connaissance du fonctionnement de la rédaction, ainsi que de son aspect historique. L’immersion d’une durée de deux jours a permis aux journalistes-invités de découvrir la structure d’une rédaction qui tient toujours à sa version papier, tout en accordant de l’importance à sa version web et en entretenant une visibilité en ligne pour ses lecteurs.
«Nous avons investi dans un nouveau site et dans une liseuse numérique qui nous a permis de réaliser de nouveaux abonnements 100% numériques. Nous croyons au “Bimédia”, à la complémentarité du web et du papier», commente Léo Purguette, président et directeur éditorial du journal La Marseillaise.
Les visiteurs ne peuvent rester indifférents face à la fresque du peintre marseillais Pierre Ambrogiani (1907-1985), spécialement offerte au journal. La pérennité de La Marseillaise est puisée dans son histoire : elle représente l’imprimerie de La Marseillaise et ses ouvriers du livre en plein travail.
Les rédactions, qui se succèdent, valorisent près de 8 décennies d’existence, notamment en conservant l’archivage. «Nous avons conservé nos archives depuis les débuts, y compris des archives du Petit Marseillais, le journal qui existait auparavant dans ce même bâtiment qui nous abrite. J’ai, par exemple, retrouvé un de ses suppléments féminins intitulé Eve et qui date de 1922. Un siècle !», cite Léo Purguette.
En 2022, garantir la survie d’un journal historique est le fruit d’un travail d’équipe laborieux, mené au quotidien par des journalistes, attachés à l’éthique du métier et à ses fondements. La Marseillaise continue d’exister à Marseille tout comme le quotidien La Presse de Tunisie, vieux de 86 ans. Les deux rédactions croient au renouvellement générationnel, point commun important. «Nous tentons de demeurer fidèles à l’esprit de la Résistance et à ceux qui nous ont précédés», conclut Léo Purguette au sujet de La Marseillaise.
*Article et immersion effectués dans le cadre d’une formation en journalisme organisée par «Médias & Démocratie»
Une rédaction qui en rappelle une autre : la nôtre au sein du journal tunisien La Presse. Réunions, coups de fil, mises au point avec les journalistes font le quotidien rythmé de La Marseillaise. Et puisque une immersion doit être vécue jusqu’au bout, nous nous sommes entretenus avec le président et directeur éditorial, Léo Purguette, qui nous en dit plus sur l’archivage, le mode de fonctionnement actuel du journal et de son histoire.
La parution de La Marseillaise c’est plus de 70 ans d’histoire. Ses journalistes sont au quotidien témoins de leur époque. Pouvez-vous revenir sur cette genèse exceptionnelle du journal ?
Oui et même presque 80 ans, puisque nous les aurons l’année prochaine ! La Marseillaise a été fondée dans la clandestinité pour résister à l’occupant nazi et à ses complices de Vichy. Le premier numéro, daté du 1er décembre 1943, a été tiré en secret à Aix-en-Provence dans l’imprimerie «Tournel», puis diffusé sous le manteau. Au total, une douzaine de numéros clandestins ont été publiés avant que les Résistants, qui ont fondé notre journal, ne s’emparent du siège du journal collaborationniste Le Petit Marseillais que nous occupons toujours aujourd’hui. Le premier numéro légal de La Marseillaise est daté du 24 août 1944, il est sorti pendant les combats pour la libération de Marseille.
L’immense tableau accroché dans votre rédaction est un clin d’œil historique. Quelle est son histoire ?
C’est une œuvre du peintre marseillais Pierre Ambrogiani (1907-1985), spécialement réalisée pour être offerte à notre journal. Elle représente l’imprimerie de La Marseillaise et ses ouvriers du livre en plein travail.
La Marseillaise a traversé des épreuves et fait face aux aléas de son époque. Etes-vous parvenu à contourner ces difficultés ?
Nous les avons toujours surmontées, parfois au prix de grands sacrifices. Lors de nos dernières difficultés, nous avons réussi à éviter les licenciements avec le soutien renouvelé de nos lecteurs. Mais notre liberté fait aussi notre fragilité. La bataille pour que La Marseillaise continue d’exister est quotidienne.
Tout un mur dans votre rédaction affiche de nombreuses lettres de soutien reçues de la part de vos lecteurs. Qu’avez-vous à leur dire ?
Je voudrais leur dire merci. Sans eux, nous ne sommes rien. La mobilisation de l’association des Amis de La Marseillaise à nos côtés est exemplaire, elle fait notre fierté.
De nos jours, on évoque souvent la «survie de la presse écrite» face aux progrès technologiques. Dans certains pays, ce rapport à la presse papier est en train de disparaître. La digitalisation de La Marseillaise est-elle envisageable ? Quel est le futur de sa version initiale ?
Nous avons investi pour un nouveau site et une liseuse numérique qui nous a permis de réaliser de nouveaux abonnements 100% numériques. Nous croyons au «bimédia», à la complémentarité du web et du papier.
L’équipe de rédaction actuelle de La Marseillaise est relativement jeune. Les rédactions précédentes sont-elles dans la transmission d’un certain savoir?
Nous avons, en effet, eu un renouvellement générationnel très important. Néanmoins, nous tentons de demeurer fidèles à l’esprit de la Résistance et à ceux qui nous ont précédés. Je pense aussi aux grands journalistes qui ont marqué notre histoire, à l’image de Jean-Claude Izzo, devenu écrivain à succès, ou de Pape Diouf, devenu président de l’OM.
Quelle place accordez-vous à l’archivage historique et à la documentation ?
Une place importante, nous avons conservé nos archives depuis le début et même des archives du Petit Marseillais. J’ai, par exemple, retrouvé un de ses suppléments féminins intitulé Eve et daté de 1922, vieux d’un siècle !
*Cet entretien a été réalisé dans le cadre d’une formation en journalisme organisée par «Médias & Démocratie»
Les projections cinéma estivales poursuivent leur route de ville en ville. «Manarat» prend place à Hammamet le temps de deux projections de films gratuites et ouvertes au grand public.
Deux films ont été projetés jeudi soir sur la plage de Hammamet, en face du lycée Mohamed Boudhina de la ville : le court métrage tunisien «Visa» de Brahim Letaief, suivi du film franco-libanais datant de 2020 «Sous le ciel d’Alice» de Chloé Mazlo. Face à un écran, installé à l’occasion, le public, composé d’enfants, de jeunes et de familles curieux, se rassemble en petites foulées, prêt à vivre l’expérience dans une ville qui voit défiler rarement des événements culturels en dehors de son festival d’été annuel.
Pour la plupart, peu connaisseurs des deux films, les spectateurs tiennent à vivre l’expérience sur la plage, à la belle étoile. En fin d’après-midi, l’évènement s’ouvre en musique. Une prestation remarquable suivie de l’intervention de Nidhal Chatta, président de «Manarat Mediterranean Film Festival», qui a rappelé les enjeux de cette troisième édition transitoire, «Celle qui augure un avenir meilleur pour le plus grand bonheur des cinéphiles, voulant voir et vivre le cinéma en plein air et dans différentes régions de la Tunisie», cite-t-il.
L’évènement s’est déroulé en présence de la ministre des Affaires culturelles, Mme Hayet Guettat Guermazi, et du directeur du Cnci, Khaled Al-Azeq. Jeunes bénévoles, photographes et journalistes ont été également présents.
«Visa» d’Ibrahim Letaief, réalisé en 2004 avec à l’affiche feu Lotfi Dziri, Jamel Madani et Jamila Chihi, traite du sujet épineux de l’immigration et du droit universel à la libre circulation sans visa, en référence à son titre. Dans ce film de 26 mn, les pays de l’espace Schengen décident, en effet, de promulguer une nouvelle loi relative à l’immigration. Il faut réussir la dictée de Pivot pour pouvoir obtenir un visa d’entrée en Europe. Rachid, candidat à l’immigration, doit subir ce test.
Le long métrage de Chloé Mazlo «Sous le ciel d’Alice», projeté juste après, traite aussi, mais différemment de la même thématique: de l’immigration sur fond de guerre civile et d’instabilité politique au Liban depuis les années 50 jusqu’aux années 70 et de ce semblant de paix précaire atteint. Cartoonesque et fantaisiste, le film traite avec grâce d’un sujet sensible. Dans les années 50, la jeune Alice quitte la Suisse pour le Liban, contrée ensoleillée et exubérante. Là-bas, elle a un coup de foudre pour Joseph, un astrophysicien malicieux qui rêve d’envoyer le premier Libanais dans l’espace. Alice trouve vite sa place dans la famille de ce dernier. Mais après quelques années de dolce vita, la guerre civile s’immisce dans leur paradis, lit-on dans son synopsis. Crises personnelle, familiale, identitaire, le film parvient au final à exprimer ce sentiment de malaise collectif, enduré par une nation en pleine tourmente.
Le film a pu retenir des spectateurs jusqu’au bout malgré le brouhaha des passants. La plupart se sont réconciliés avec une plage, qui a eu une vocation autre ce soir-là, celle de permettre à des projections d’avoir lieu. L’équipe de Manarat est passée par Bizerte la veille, avant de se poser à Hammamet, assurant ainsi ce volet du festival titré «Manarat de Cap en Cap» qui a pris fin hier 2 septembre.
Le long-métrage de Mohamed Ali Okbi «Un Ballon et des rêves», sorti en 1978, a été digitalisé grâce à la contribution de l’ambassade d’Argentine et du ministère de la Culture, et sortira dans les salles prochainement à l’occasion du Mondial 2022.
Le film a été restauré dans son intégralité, 43 ans après sa présentation au grand public. Il a subi les aléas du temps, mais grâce au laboratoire argentin et suite à sa réhabilitation effectuée récemment, «Un ballon et des rêves» pourra être visionné en qualité optimale. Ce long-métrage, réalisé autour du football et du ballon rond tunisien, est un hommage au footballeur et entraîneur Abdelmajid Chetali. Le film revient sur une partie de l’histoire de l’équipe nationale tunisienne de football, celle qui coïncide avec le Mondial 1978.
Selon le synopsis, et pour révéler au grand jour ce monde du football — phénomène sportif, mais également social —, le film choisit deux itinéraires complémentaires. Le premier itinéraire passe par la victoire des joueurs de l’Equipe Nationale de Tunisie (année 1977-1978) et de son entraîneur Abdelmajid Chetali : en tant que spectateur, on les voit tous ainsi évoluer dans leur existence quotidienne chez eux et sur le terrain, ils nous parlent de leurs problèmes, de leurs angoisses, de leurs rêves et de leurs succès. Leur vie semble être cette quête permanente de la performance corporelle, animée par cette volonté ardente du dépassement de soi.
Le second itinéraire raconte l’histoire de deux adolescents : Khaled et Hichem, qui sont issus de quartiers populaires et passionnés de foot. Ils suivent en fabulant l’existence de leurs joueurs préférés et les idolâtrent.Ces deux voies parallèles nous conduisent en cette année 1977-1978, si féconde en événements sportifs, au spectacle grandiose du match Tunisie-Egypte (match de qualification pour le Mondial 78). Ensuite, place à l’épopée argentine de l’Equipe Nationale avec les principales phases de jeu des rencontres entre équipes en compétitions, notamment ses rencontres avec l’équipe polonaise et celle allemande. Le film retrace la première participation historique de l’équipe nationale au Mondial du foot. Sa sortie prochaine en version numérique moderne sera annoncée dans les plus brefs délais.
Dans la catégorie Musique du monde, le groupe «Kel Assouf» a apporté sa touche au Festival international de Hammamet, qui a clôturé sa 56e édition, hier soir, avec un spectacle signé Adnane Chaouachi.
Une musique qui chante des contrées, des cultures et des pays. Un répertoire éclectique, à l’image d’un itinéraire, celui mené par le leader du groupe, Anana Harouna, exilé en Belgique. «Kel Assouf» ont vu le jour au Niger en 2006 : à travers leurs chansons, ils racontent les guerres, les misères, les aléas des peuples déshérités, désenchantés, laissés à l’abandon… Chanter une existence difficile avec des rythmes groovy et dansants, c’est ainsi que résonne leur répertoire. Un registre distingué qui rappelle «Tinariwen». Les deux groupes prônent le même style musical : le Touareg. Une richesse musicale inépuisable, mêlée aux sonorités instrumentales modernes, comme la guitare, la batterie et le clavier.
Le leader du groupe s’est emparé de la scène pendant 1h15 avec, à ses côtés, trois musiciens, face à un public de connaisseurs : ils ont présenté des morceaux, tels que «Fransa», «Adouma», «America», «Tikounen», «Tamatant», «Afrika», «Anghar», «Akaline», «Alwa», «Tenere» et ont fini avec «Azawad». Des titres qui rappellent incontestablement des destinations et des contrées du monde.
«C’est toujours aussi plaisant de retrouver le public tunisien que j’ai déjà rencontré auparavant : un public distingué et plein d’énergie», déclare le leader du groupe face à une poignée de journalistes. Enthousiaste, il n’hésite pas à revenir sur son passage «mémorable», selon lui, sur la scène tunisienne quelques années auparavant à Tozeur, en 2015. En réponse à une comparaison avec le groupe Tinariwen, l’artiste affirme que ce groupe restera le pionnier de la musique Touareg, incontestablement et une influence musicale certaine. La clôture de l’édition a eu lieu hier soir avec Adnane Chaouachi. Clap de fin !
Le rendez-vous jazz de l’année a eu lieu avec Kurt Rosenwinkel dans la soirée du 9 août 2022 au théâtre de la Ville de Hammamet. Sur 1h30, le musicien, accompagné de deux de ses acolytes sur scène, a présenté au moins dix de ses morceaux face à un public connaisseur.
Dès le départ, le trio sur scène entraîne les spectateurs. L’artiste commence par « Simple #2 », suivi de « Self Portrait in 3 Colours», « Ease it », « Passarim », ou encore « Punjab », ou « Urgly Beauty ». Des titres comme « Serenity », « Time Remembered » et « Sandu » ont clôturé ce concert. Les trois musiciens, venus tout droit des Etats-Unis, émergent de la scène Jazz mondiale. Ronsewinkel est accompagné de Grégory Hutchinson et Doug Weiss pour cette performance d’1h30.
Le musicien ponctue ses pauses en s’adressant à son public. Des termes en dialecte tunisien, comme « Asslema » ou « Aychek » enrichissent son attractivité avec les mélomanes présents. Les membres du « Jazz Club de Tunis » et autres passionnés de ce style musical ont répondu présent à ce rendez-vous.
« Arriver à faire de la musique et à être dans la création à travers cet art est une source d’inspiration inépuisable et pour le public et pour le récepteur, tout comme l’artiste qui crée. C’est un art qu’on pourrait partager, peu importe qui nous sommes, où nous sommes et d’où nous venons », déclare Kurt Rosenwinkel, lors d’un point de presse, exprimant sa joie d’être en Tunisie, comme aux quatre coins du monde afin de présenter son répertoire. Partager des expériences de vie, rencontrer des peuples du monde et s’en inspirer compte pour lui. « Il n’y a pas meilleur moyen de conquérir le monde que de le faire à travers la musique », conclut-il. Durant 10 ans, Kurt Rosenwinkel a été invité à performer en Tunisie plusieurs fois. En 2022, le moment était venu pour lui de saisir cette invitation.
Le compositeur-interprète s’est fait une place parmi les plus grands du jazz américain depuis son apparition sur la scène jazzy new-yorkaise en 1991. Le jeu unique de Rosenwinkel n’a cessé de conquérir les fans présents en performant dans des conservatoires, pubs et festivals du monde, ainsi que dans des Jam-sessions, ou stations radios. Il est créateur de disques et d’un répertoire propre à lui. En 2016, il crée son propre label de musique « Heart records » : ainsi, il continue à créer et à percer, aidant d’autres talents à poursuivre leur chemin et à les propulser.
Un samedi 6 août 2022, place à la « balade musicale autrichienne » avec l’Orchestre du bal de l’Opéra de Vienne. Amphithéâtre romain plein de festivaliers, venus par le train de Tunis – direction El Jem pour assister à cette immersion musicale. Un rendez-vous musical qui rime désormais avec tradition et … Expérience !
On n’évoque pas ici un concert, il s’agit d’une expérience! La Sncft a mis à la disposition de ces voyageurs et festivaliers, désireux d’assister à la soirée du 6 août 2022, un train aménagé spécialement afin de leur permettre d’y être à temps : aller et revenir de Tunis à El Jem, en s’arrêtant à Bir Bouregba et à Sousse. Un voyage de nuit rapide, sécurisé, riche en commodités nécessaires. Tous les passagers à bord du train ponctuel prennent place pour plus de 3 heures de trajet.
Une fois à El Jem, à quelques mètres de la station du train, les passagers festivaliers se dirigent en petite foulée vers l’amphithéâtre romain. Lieu mythique, décoré et éclairé à l’occasion. Le bal de l’Opéra de Vienne s’empare de la scène dans les temps face à un public diversifié : Des connaisseurs de ce répertoire musical, des étrangers résidents en Tunisie, ou des spectateurs d’El Jem prennent place dans les gradins et les chaises pour plus de 2 heures de spectacle. L’Autriche est à l’honneur et sa balade fait effet !
Musiciens et chef d’orchestre prennent place sur scène et rendent hommage à Franz Lehar et sa valse « Or et Argent » en guise de commencement, suivi de Guiditta et son morceau « Amis, la vie mérite d’être vécue », « Les sirènes du bal ». Des morceaux de Johann Strauss, Emerich Kalman, Carl Zeller, Carl Michael Ziehrer, Komzak, Richard Tauber, Giuseppe Verde, Jacques Offenbach et Nicolas Dostal font de ce concert nocturne une réussite. Une évasion qui s’achève sur un titre à Johann Strauss Père – « Le beau Danube Bleu », sur une chanson tunisienne et avec « la marche de Radetzky ». La performance est dirigée par Laszlo Gyüker, Nicole Lubinger en soprano et Matjaž Stopin- zek en ténor : Des voix d’opéra puissantes, de la danse avec des pauses, ponctuent ce moment hautement musical.
L’avant-dernière date de l’édition 35 du festival international de musique symphonique d’El Jem, est un « Concerto Italiano », Airs Lyriques de l’Opéra qui aura lieu le 10 août. Le final rimera avec « La fête de la femme tunisienne » du 13 août. Un hommage musical aux femmes tunisiennes se déroulera sous la houlette de Rihab Sghaier – Cheffe de Chœur de la Chorale Angham by UIB, et l’ensemble allemand Reflektor en collaboration avec Tunisia 88. La Fondation UIB Arts et Culture, l’ambassade d’Italie et l’ambassade d’Autriche ont garanti le maintien de cette 35e édition après deux années d’arrêt à cause de la pandémie, à l’amphithéâtre romain d’El Jem.
Deux têtes d’affiche maghrébines, l’une est tunisienne et la 2e est marocaine. Neysatou ou Badiaa Bouhrizi et Oum se sont emparées successivement de la scène du théâtre de plein-air de Hammamet pendant trois heures. De l’inédit et de la découverte pour le public présent.
« Kahru Musika » est le dernier opus en date de Badiaa Bouhrizi alias Neysatou. Sonorités nouvelles et rythmes immersifs ont retenti pendant toute la performance. L’artiste portait une brassière et une crinoline, et tenait une petite valise à la main : entrée sur scène intrigante qui annonce son nouvel album. Neysatou est une valeur sûre et locale de la scène alternative tunisienne, toujours en effervescence depuis la révolution. Pendant son passage scénique, elle chante des morceaux, tels que « Ya Leytani », « Munaquadha », «Mood » ou « Orkodh ». Ses prestations de « Limits of control » ou «Patch Mama » font réagir les spectateurs présents.
Deux voix de femmes, des valeurs humaines et des batailles prônées, dans les deux patries, unies par une culture maghrébine commune. Leurs deux répertoires restent humains et universels.
Dans un rythme lent et long, « Oum », chanteuse marocaine engagée, prend la relève avec son quatuor de musiciens et instrumentalistes et entraîne le public dans un univers autre sur plus d’1h30 de live. « Oum » présente son 3e album « DABA », sorti depuis 2 mois. Elle l’a présenté sur scène au Maroc, et ce soir, c’est au tour du public tunisien de le découvrir. « DABA » signifie « Maintenant » ou le moment présent.
« Oum », à travers ses morceaux, invite son auditoire à la découverte : elle s’essaie à un nouveau genre musical, différent de ses deux albums précédents, et qui ont d’ailleurs fait son succès. « Daba » est un album beaucoup moins rythmé, aux textes ficelés et aux sonorités modernes, plus acoustiques et instrumentales. Une performance qui a convaincu certains, mais qui a lassé d’autres. Un registre nouveau, mais une prestation qui manque de peps, d’interaction, et des spectateurs restés sur leur faim, désireux d’écouter des morceaux anciens à succès.
De la musique algérienne et des sonorités « gnawa » et occidentales font la richesse des chansons de l’Orchestre national de Barbès (ONB) depuis plus de 25 ans. Créé en 1995, le groupe se renouvelle, et sortira bientôt un nouvel album en 2023.
L’ONB s’est emparé de la scène du théâtre de plein air de la ville d’Hammamet durant la soirée du 31 juillet 2022. Ils étaient une dizaine sur scène à venir rencontrer leur public, à interagir avec les mélomanes présents et à les habiller de leurs sonorités. Les artistes–musiciens n’étaient pas revenus à Hammamet depuis 12 ans. Ils restent charmés par l’authenticité et la beauté de lieux et le font savoir au public tunisien sur scène et face aux journalistes. « Un retour magique : rien n’a changé depuis 12 ans, pas une ride ! », commente l’orchestre. L’ONB a 1.000 concerts à son actif, maintenus dans le monde. Leur empreinte musicale mêle sons de l’Afrique du Nord, comme le chaâbi, le raï, le gnawa, le rock, le reggae ou le ska cuivré.
L’Orchestre national de Barbès fait la promotion de la richesse musicale maghrébine et la revisite autrement avec une touche moderne. Le groupe est composé de Mehdi Askeur à l’accordéon et au chant, Taoufik Mimouni au clavier et au chant, Kamel Tenfiche à la percussion et au chant, Youssef Boukella à la basse, Ahmed Bensidhoum à la ‘‘derbouka’’, Fathallah Ghoggal à la guitare, Maamoun Dehhane à la batterie, Khliff Miziallaoua à la batterie, Arnaud Forrestier au clavier et Basile Théoleyre à la trompette. Leur concert a duré plus d’une heure et demie : un concert fort de son interaction unique avec le public réceptif et connaisseur du répertoire de l’ONB.