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L’In’art Hammamet fête la journée internationale de la Musique : Place au Stambali
PORTRAITS / PÊLE - MÊLE 6 / 22 / 2022

L’In’art Hammamet fête la journée internationale de la Musique : Place au Stambali

Un clin d’œil au patrimoine musical est prôné par l’équipe à la tête de l’espace In’art à Hammamet. À l’occasion de la Journée mondiale de la musique 2022, un spectacle Stambali s’est déroulé sur un toit à la vue panoramique donnant sur le golfe de la ville.


Habitants des environs et adhérents se sont donné rendez-vous dans le local de l’In’art, ancien marabout, situé en pleine médina arabe de Hammamet et qui fait office de base pour cette association culturelle du même nom, active depuis des années dans la région. La troupe Stambali désignée n’est autre que celle de Sidi Ali Lasmar.


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Autrefois, la ville a connu des festivités plus imposantes, maintenues dans le but de célébrer comme il se doit la journée mondiale de la musique : l’In’art continue de le faire. Le 21 juin 2022 (hier), à partir de 21h00, une musique Stambali a rythmé le lieu et ses environs. Il s’agit d’une fête mondiale célébrée à l’échelle locale. L’In’art associe ce spectacle gratuit à un rituel et à un rappel aux fondements musicaux. Une exposition photographique d’Augustin le Gall intitulée « La dernière danse : Voyage intime au cœur du rituel Stambali » (Présentée en 2016 et soutenue par l’Institut Français de Tunisie) relate l’histoire et l’essence même de la musique Stambali en Tunisie à travers une série de photographies. Le photographe y a évoqué à travers ses oeuvres l’origine du Stambali/ « Bousaadia » en commençant par la Tunisie. Un projet d’aller aux sources du rituel au Maghreb jusqu’au Niger verra le jour.


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C’est aussi, en se référant à cette exposition photographique, que l’initiative musicale a été organisée. Comment penser un patrimoine musical, tel que le Stambali en exploitant l’essence même de cette musique et sa genèse ? L’interrogation tombe dans les oreilles des mélomanes. La troupe Sidi Ali Lasmar est composée de femmes et d’hommes qui ont joué des instruments « « Gnawa ». Leur répertoire possède des influences musicales riches d’ici et d’ailleurs.



L’In’art Hammamet fête la journée internationale de la Musique : Place au Stambali
« Fake News : quels enjeux pour les journalistes ? » : L’intox au cœur du débat
REPORTAGES6 / 16 / 2022

« Fake News : quels enjeux pour les journalistes ? » : L’intox au cœur du débat

Le journalisme n’est pas une science parfaite : des obstacles nombreux ne sont pas à exclure, notamment liés à de fausses manœuvres sur terrain, à une précarité liée à la pratique journalistique, à une hâte de véhiculer le scoop. Autant de raisons qui peuvent provoquer cette diffusion de l’intox.


Face à un large public de journalistes locaux et étrangers, l’Institut Français de Mauritanie a organisé récemment une conférence autour des « Fake News : quels enjeux pour les journalistes ? ». Huit spécialistes ont décortiqué, au fil des interventions, les enjeux cruciaux à retenir pour les journalistes professionnels et pour d’autres en devenir, tout en dressant un constat saisissant autour de la désinformation.


Mamadou Sy, vice-président de la Haute autorité de la Presse Audiovisuelle en Mauritanie, a réitéré son engagement en Mauritanie depuis des décennies, mené à travers cet organisme. Il est revenu sur la lutte constante contre la désinformation et la survie de la presse mauritanienne face à ce fléau. « Je crois en la lutte dans son sens le plus universel : les fondements de notre travail de journalistes et de notre savoir doivent primer », dit-il dans son discours d’introduction. Toujours selon l’intervenant, l’éducation aux médias et l‘apprentissage de leur consommation doivent également se faire à un âge avancé (enfance ou adolescence). Un public jeune était d’ailleurs largement présent pendant la conférence.


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La lutte est de mise


Le journalisme n’est pas une science parfaite : des obstacles nombreux ne sont pas à exclure, notamment liés à de fausses manœuvres sur terrain, à une précarité liée à la pratique journalistique, à une hâte de véhiculer le scoop. Autant de raisons qui peuvent provoquer cette diffusion de l’intox. « D’où l’importance de rectifier ces fausses informations même bien après leur parution », souligne Laurent Bigot, directeur de l’Ecole publique du journalisme de Tours et expert en Fake News.


La vérification de l’information se fait, de nos jours, pas à pas, à travers des outils mis à la disposition des journalistes. La rigueur, la patience, l’intelligence et la volonté émanant d’un journaliste intègre font, hélas, souvent défaut. Paul-Joël Kamtchang, directeur d’Adisi Cameroun, déclare : « Cette rigueur chez le journaliste fait pourtant partie des fondements mêmes d’un journalisme sain. Elle est intrinsèque à son devoir de communiquer une information vérifiée et juste».


« Un journaliste est un humain : il peut se tromper. En revanche, un propagandiste ne se trompe pas, il vous trompe. L’intentionnalité fait la différence entre une erreur accidentelle publiée par un média et une fausse nouvelle intentionnelle véhiculée afin de produire un effet. », précise Nicholas Hénin, spécialiste et expert en désinfox. Il poursuit : « La dimension d’une fausse information intentionnelle reste profondément politique. Ce qui est le plus tordu, c’est que l’acteur qui veut faire de la propagande s’approprie le langage d’un agressé afin de s’ériger en agresseur. Cette forme de désinformation est d’une violence inouïe».


Les fausses nouvelles sont souvent créées par des gens lambda qui les diffusent via les réseaux sociaux. C’est du contenu « faux », et il est nécessaire, selon Comba Silla, journaliste sénégalaise d’« Africa Check », de faire la différence entre l’information fausse qui peut être créée par des journalistes, volontairement ou involontairement, et le contenu erroné qui fait et défait l’opinion publique via Tik Tok, Instagram, Facebook et autres … « Le fait de rectifier son erreur relève d’une responsabilité éthique», selon la journaliste experte dans la lutte contre l’intox.


Cet évènement est organisé par l’association « Médias et Démocratie », en collaboration avec l’IFM, le service de coopération et de l’action culturelle de l’ambassade de France en Mauritanie, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la presse, le syndicat des journalistes mauritaniens, l’Association des journalistes mauritaniens et le syndicat des éditeurs de presse. Il s’inscrit dans le cadre d’une action de renforcement des sociétés africaines qui appuie des programmes de sensibilisation et de soutien aux médias et de l’éducation à la pensée critique. La lutte contre l’intox, spécifiquement sur le continent africain, devient cruciale et urgente.


La conférence a aussi été marquée par les interventions de Kissima Diagana, journaliste mauritanien et fondateur d’«Initiative News», Awa Seydou, journaliste mauritanienne indépendante et Amadou Sy, journaliste mauritanien. « Médias & Démocratie » est présidé par le journaliste Stéphane Lepoittevin, et dirigé par Olivier Piot, également journaliste, formateur et spécialiste de l’Afrique.

« Fake News : quels enjeux pour les journalistes ? » : L’intox au cœur du débat
« Argu » de Omar Belkacemi et « Le marin des montagnes » de Karim Aïnouz : Deux quêtes libres
REVIEWS & CRITIQUES6 / 5 / 2022

« Argu » de Omar Belkacemi et « Le marin des montagnes » de Karim Aïnouz : Deux quêtes libres

« Argu » d’Omar Belkacemi (2021) et « Le marin des montagnes » de Karim Aïnouz (2022) sont représentatifs d’un cinéma algérien qui tire sa force de son lieu, son contexte. Hymnes à la culture amazigh, les deux longs métrages prônent différemment une culture locale riche et des décors naturels authentiques et abondants.


Poétiser vainement la fiction


« Argu » qui signifie « Rêve » en langue amazigh, est le titre du dernier long métrage d’Omar Belkacemi. Le titre révélateur raconte déjà son contexte. Koukou est le personnage du film : il ne fait pas partie du moult, et se distingue par rapport aux habitants de ce village kabyle perché sur les montagnes. Koukou a la vingtaine, il a un comportement différent à l’apparence différente. Sur cette base, un comité de sages décide de l’interner dans un hôpital psychiatrique. Un acte collectif violent qui incitera Mahmoud, frère de Koukou et professeur de philosophie à Bejaia d’intervenir pour sauver son frère.


Ce village rétrograde et conservateur est secoué par cette personnalité, jeune, fraîche, éprise de liberté, de savoir et de musique. Une personnalité perçue comme une menace pour la communauté. Son frère à l’esprit éclairé, et érudit s’en prend à ce conservatisme lourd et pesant. Les deux frères finissent par s’isoler du poids de ces traditions, des préjugés, et de la morale dans les décors naturels de cette région kabyle, riche de sa nature enveloppante. L’occasion pour les deux hommes de se ressourcer : de se sentir libres, de s’adonner à des rêveries à n’en plus finir, à de la poésie et de chanter des lendemains meilleurs, pleins d’espoir.


Les plans et les décors naturels enrichissent esthétiquement la trame principale du film, tout en dénonçant un village rongé par l’oppression de ces préceptes et de sa mentalité : un étau qui fait fuir tous les jeunes. La caméra de Belkacemi revient sur les traditions, us et coutumes locales. Elle valorise l’esthétique irréprochable du lieu, en dénonçant le poids du conservatisme émanant de ces villageois.


Dans une lenteur ponctuée par des passages poétiques frontalement énoncés, le réalisateur tient à filmer les travers, les interdits, les ressentis éprouvés par les personnages du film, et retire sa magie à un résultat final qui s’épuise doucement mais sûrement. Le film se termine sur une note d’espoir marquante, et marquée par un retour et par l’attachement à cette terre natale.


Déplacements géographiques, recherche de soi à travers un retour aux sources, traversées ou déambulations dans des lieux habités par la nature sont récurrents dans ces deux longs métrages, car même si le premier est une fiction, «Le marin des montages » de Karim Aïnouz est un documentaire qui puise dans les origines.


Traversée initiatique


« Le marin des montagnes » de Karim Aïnouz est un documentaire personnel raconté à la première personne, et relatant le retour au village natal algérien du père. Un doc qui s’inscrit dans la durée avec une caméra portée. Un récit vrai et non moins émotif venait de démarrer, filmé banalement au départ, à travers des prises captées au fur à mesure de son trajet. Le spectateur saisira, dès le départ, la portée initiatique du film, qui brille par son titre révélateur et antonymique.


A l’écoute des passages entonnés avec une voix off, celle du cinéaste, le spectateur fait la connaissance d’Iracema, sa mère disparue. Des mots qui racontent les racines diverses de l’auteur, né au Brésil et élevé par son père amazigh, Majid, en Algérie. Le personnage narrateur qui transporte le spectateur par sa voix et sa caméra se présente comme étant originaire et connaisseur de la Kabylie et à la fois voyageur venant d’un autre continent et d’une autre culture.


Il filme son périple à travers des prises et des plans fixes depuis le navire jusqu’à son arrivée immersive à Alger puis à la Kabylie, ce berceau historique lové dans une nature fascinante. Les personnes qu’il filme depuis le début de son parcours prennent spontanément vie sous ses yeux : elles gesticulent, s’adonnent à des rires à n’en plus finir, parlent au moment où l’on s’y attend le moins et au fur à mesure des rencontres intenses et humaines, le réalisateur est comme tiré vers son village natal. Sa rencontre avec son homonyme, un autre Karim Aïnouz dans le village, fait basculer le documentaire dans une narration autre et un rythme différent, mais tout aussi attachant et attractif. Une manière de filmer d’Aïnouz qui valorise cet accueil, voire cette inclusion au sein de cette famille qu’il ne connaissait pas. Filmer l’intime dans ce film est essentiel, oui mais ça finit par englober lieux, rencontres, cultures, et tout un pays. L’intime bascule vers un collectif tout aussi divers et émouvant. Le pouvoir de l’image est à son apogée dans le dernier film en date de Karim Aïnouz : l’image comme support de souvenirs, d’histoires, de vies.


Ces deux films ont été présentés successivement à la 4e édition de « Gabès Cinéma Fen » et discutés longuement dans le cadre d’un atelier critique animé par Saad Chakali et Alexia Roux, deux critiques et spécialistes du 7e Art.*

« Argu » de Omar Belkacemi et « Le marin des montagnes » de Karim Aïnouz : Deux quêtes libres
Vient de paraître | « La Tunisie, 3.000 ans d’histoire en 120 dates » de Lamia Karray : Un bond dans le temps
REVIEWS & CRITIQUES6 / 1 / 2022

Vient de paraître | « La Tunisie, 3.000 ans d’histoire en 120 dates » de Lamia Karray : Un bond dans le temps

Au fil des 120 dates et événements historiques qui ont fait et défait l’histoire de la Tunisie sur 3.000 ans, Lamia Karray, conférencière et autrice de cet ouvrage utile, actuellement en vente, offre à son lectorat un bond dans le temps.


Voici un ouvrage nécessaire de 170 pages qui se lit d’une seule traite. Des pages ponctuées de dates-clés et d’illustrations enrichissent son contenu et retiennent l’attention du lecteur de bout en bout. Après la parution de « Révolution et après ? » en 2011 et « Un Etat islamique peut-il être démocratique ? » en 2015, Lamia Karray revient sur l’histoire de son pays dans son dernier livre en date, publié à compte d’auteur, avec comme couverture le mythique port punique de Carthage. Une couverture qui en dit long sur les chapitres du livre, tous plus instructifs les uns que les autres.


Méthodique et ludique, ce livre plonge le lecteur dans un savoir riche, d’une manière simplifiée et à la portée, et lui permet de s’acquérir d’outils utiles pour retenir l’essentiel. Toutes les périodes cruciales qui ont secoué la Tunisie sont classées par ordre chronologique en remontant aux origines jusqu’à l’Indépendance. Les encadrés ne manquent pas : ils mettent en valeur les personnages historiques phares, les dates les plus marquantes dans l’histoire du pays et les diverses et nombreuses civilisations et culture qui ont fait « d’Africa » un carrefour civilisationnel unique.


On ne tardera pas à savoir, dès le début du livre, que la Tunisie, sur 3.000 ans, a été préhistorique, berbère, punique, romaine, vandale, byzantine, omayade, abbasside, aghlabide, fatimide, ziride, almohade, hafside, ottomane, beylicale, française et post-indépendante. Il n’y a point d’avenir, sans une valorisation, une sauvegarde la mémoire collective et de l’histoire d’un peuple. Il est actuellement disponible dans les librairies du Grand-Tunis et des grandes villes.

Vient de paraître | « La Tunisie, 3.000 ans d’histoire en 120 dates » de Lamia Karray : Un bond dans le temps
Projet RESMYLE : Le temps est à la concrétisation
REPORTAGES5 / 27 / 2022

Projet RESMYLE : Le temps est à la concrétisation

Le projet Resmyle réunit 9 acteurs méditerranéens de 5 pays (France, Italie, Jordanie, Liban et Tunisie) autour de 3 axes d’intervention : l’éducation à l’environnement, la formation pratique interculturelle de terrain pour les jeunes et, enfin, l’appui à la création d’entreprises par la mise en place d’éco-incubateurs qui soutiendront des projets éco-innovants portés par les jeunes.


A Hammamet, la Conférence des parties du projet Resmyle, intitulée «Repenser l’emploi et l’insertion sociale des jeunes méditerranéens à travers le développement durable», a bien eu lieu. De nombreux participants, entrepreneurs, acteurs de la société civile se sont réunis autour d’une seule thématique majeure.


L’initiative est cofinancée par le programme «IEV CTF MED» de l’Union européenne et coordonnée par la Coopérative d’activité et d’emploi Petra Patrimonia. Deux journées de débats, d’échanges, d’évaluation et de capitalisation autour d’expériences et d’initiatives concrètes se sont déroulées comme attendu. Ce programme est mené par différents acteurs méditerranéens qui travaillent sur l’insertion sociale et professionnelle des jeunes et du développement durable. Des acteurs qui ont permis au débat d’être mené à terme. Cette manifestation ambitionne de consolider les acquis de deux années d’activités du projet Resmyle, et de contribuer à la pérennisation des dynamiques initiées sur les différents territoires du projet.


La Conférence, organisée par l’Association d’éducation relative à l’environnement de Hammamet (Aere), a réuni plus de 60 participants venus des pays partenaires du projet : France, Italie, Jordanie, Liban et Tunisie. Il s’agit de représentants de ministères et d’administrations publiques, de la société civile, des autorités locales, d’experts, d’entreprises, d’universités, de centres de formation…Tous concernés par les thématiques de l’environnement et du développement durable, de l’emploi et de l’insertion des jeunes.


La situation sociale et professionnelle des jeunes méditerranéens dans l’après-Covid, les enjeux de la mobilisation des jeunes face aux défis environnementaux, les enjeux de la formation, les filières porteuses pour l’emploi des jeunes, les nouveaux métiers de la croissance verte et bleue, l’appui et l’accompagnement des jeunes éco-entrepreneurs…, autant d’axes au centre même de cette conférence.


Lors d’un échange entre participants, Matthew Gary, CDE de Petra Patrimonia, revient sur l’importance de l’insertion de l’éducation relative à l’environnement dans les ouvrages et les programmes scolaires : en Tunisie, selon M.Salem Sahli, fondateur de l’A.E.R.E : «Un programme national d’éducation et de sensibilisation à l’environnement est au point, et il vise à initier à la cause environnementale et à cette thématique de nos jours. Les instituteurs manquent de formation actuellement en Tunisie. Dans le cursus scolaire en Tunisie, cette même thématique doit être inclue dans des matières. La question écologique dans les programmes a été ajoutée d’une manière théorique en Europe. Ici et même ailleurs, davantage de travail doit être fait. Selon ces mêmes organisateurs, à travers ce projet et cette initiative, «on est au cœur du partenariat public / privé car le rôle de la société civile, c’est d’agir et d’opter pour des solutions ponctuelles transformées en solutions durables. Les dispositions prises peuvent devenir des enjeux majeurs». La conférence revient par moments sur «les Soft Skills» qui sont des compétences individuelles intrinsèques aux jeunes d’aujourd’hui pour qu’ils s’insèrent professionnellement et socialement… et tout cela s’acquiert.


Le projet Resmyle réunit 9 acteurs méditerranéens de 5 pays (France, Italie, Jordanie, Liban et Tunisie) autour de 3 axes d’intervention : l’éducation à l’environnement par la formation des animateurs de jeunesse à l’intégration du développement durable dans les programmes d’insertion sociale, la formation pratique interculturelle de terrain pour les jeunes, la réalisation de chantiers-écoles sur le développement durable et l’organisation de missions de mobilités transnationales et enfin l’appui à la création d’entreprises par la mise en place d’éco-incubateurs qui soutiendront des projets éco-innovants portés par les jeunes.


Signalons que dans le cadre de Resmyle, l’Aere de Hammamet a plusieurs réalisations à son actif : la contribution à la création d’une plateforme de ressources en éducation environnementale, une exposition virtuelle «Sauvons la Méditerranée», un outil pédagogique «l’hydroponie pour tous», le financement de deux projets environnementaux portés par des associations locales, un guide des bâtiments patrimoniaux de Hammamet, un circuit de découverte du Centre culturel international de Hammamet, et la mise en œuvre de l’éco-incubateur «Demarri» à Hammamet.


Ceci en plus de la mobilisation des jeunes et des organismes de jeunesse autour des enjeux de l’environnement et du développement durable.

Projet RESMYLE : Le temps est à la concrétisation
Claudia Cardinale à Tunis : Une étoile à La Goulette
PORTRAITS / PÊLE - MÊLE 5 / 26 / 2022

Claudia Cardinale à Tunis : Une étoile à La Goulette

Cette visite de la star franco-italo-tunisienne qui a débarqué hier après-midi à Tunis est un évènement majeur. Claudia Cardinale, actrice vedette du cinéma italien, est arrivée en Tunisie à l’occasion de l’inauguration d’une rue en son nom à La Goulette, sa ville natale.


Claudia Cardinale est arrivée hier en fin de journée à l’aéroport Tunis. Carthage, en compagnie de sa fille Claudia Squitieri en provenance de Paris. L’actrice, habituée aux visites en Tunisie, sera présente pour l’inauguration d’une rue en son nom à la Petite Sicile à La Goulette. Elle résidera en banlieue nord de Tunis du 25 au 30 mai et enchaînera visites et rencontres avec ses proches et autres représentants locaux et partenaires de l’association « Piccola Sicilia », organisatrice de cette initiative. Les autorités tunisiennes et italiennes, citant les représentants des ministres tunisiens, membres de l’association «Piccola Sicilia» et représentants de l’ambassade d’Italie, participeront au déroulement du programme élaboré à l’occasion. Le ministère de la Culture (le Théâtre de l’Opéra de Tunis et la Cinémathèque tunisienne), le ministère du Tourisme et de l’artisanat, l’Institut italien de Tunis, l’agence de communication « Panorama » et l’église Saint-Augustin-et-Saint-Fidèle de la Petite Sicile chaperonneront l’évènement jusqu’au bout.


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En plus de la portée symbolique de l’hommage rendu à Claudia Cardinale, l’objectif de cet évènement, tel qu’il est annoncé, est de donner une meilleure visibilité à La Goulette, basée sur un message de tolérance et de coexistence entre les cultures et les religions qui cohabitent depuis longtemps à la Petite Sicile. Valoriser La Goulette, ville ouverte aux communautés et riche de son histoire à l’instar de la sortie de la Madonna de Trapani tous les 15 août, à l’origine « procession catholique», est, avant tout, une fête qui implique toutes les communautés de la localité et qui est encore maintenue de nos jours. La municipalité de la Goulette soutient et encourage encore cette fête annuelle : elle veille au bon déroulement de cette visite aussi. Encourager des personnalités natives de Tunisie à venir enrichir l’économie touristique du pays, notamment en faisant connaître le patrimoine de La Goulette en particulier et de la Tunisie en général.


A cette occasion, le cinéaste italien né en Tunisie Marcello Bivona réalisera, en coopération avec l’association« Piccola Sicilia », un film sur l’évènement et sur la localité de La Goulette. Son dernier film en date Siciliens d’Afrique : Tunisie Terre Promise sera projeté au théâtre de l’Opéra à l’occasion de cette visite. Nous y reviendrons !

Claudia Cardinale à Tunis : Une étoile à La Goulette
El Kazma et le K OFF à Gabes Cinéma Fen : Interroger l’image et l’intime
REPORTAGES5 / 13 / 2022

El Kazma et le K OFF à Gabes Cinéma Fen : Interroger l’image et l’intime

La mémoire et le pouvoir de l’image restent au centre d’El Kazma et du K Off, les deux sections consacrées à l’art visuel et aux installations artistiques. De l’inédit artistique à Gabès Cinéma Fen qui oscille entre les arts et le cinéma pour un public gabésien aux aguets.


L’humanité vit à l’ère de l’image : son pouvoir varie. L’image est source de propagande, porteuse de messages, de valeurs, ou outil de manipulation de masse ou individuel. Elle fait et défait un quotidien contemporain universel et se place comme un médium crucial, bien plus que l’écriture ou la vidéo. Une seule image peut bouleverser la donne.


Rabih Mroué, homme de théâtre et acteur libanais, a endossé la casquette de directeur artistique de la section El Kazma dédiée à l’art visuel et à la vidéo dans le cadre de la 4e édition de Gabès Cinéma Fen. L’artiste pluridisciplinaire a occupé la Corniche de Gabès à travers ces containers désormais incontournables, toujours présents lors de la manifestation. Pour la première fois, l’artiste est commissaire d’exposition et met en exergue ce pouvoir de l’image désormais à la portée de toutes et de tous. L’image qui n’est plus qu’aux mains des artistes, réalisateurs et journalistes, mais qui s’est profondément démocratisée.


12 réalisateurs et metteurs en scène du monde ont présenté 14 œuvres réparties sur deux lieux : les containers de la Corniche de Gabès et l’Agora Gabès. Entre les 7 installations vidéo en format-court des containers et les 7 films projetés à l’Agora, Rabih Mroué invite les spectateurs à interroger l’image et à l’inscrire dans notre époque.


D’« Ici et Ailleurs » de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville ou de l’installation « Abstract » (2012), jusqu’au court–métrage expérimental « November » (2004) de Hito Steyrel, en passant par celle de Milica Tomic… autant d’œuvres qui reviennent sur la problématique de l‘image et des guerres dans le monde : celle de la lutte kurde en Turquie, de la révolution palestinienne, de l’Armée rouge, des révolutions arabes, autant de violences qui écrivent l’histoire.


L’image est davantage présente de nos jours à travers la révolution numérique et les réseaux sociaux. A travers 14 œuvres de réalisateurs issus de Palestine, du Liban, de France, de Serbie, d’Égypte, d’Iran, d’Allemagne ou du Bangladesh, le directeur artistique Rabih Mroué pousse à la critique et à autocritiquer son rapport à l’image.


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K Off : Place à l’inédit et à la scène montante


L’art vidéo a de plus en plus une place prépondérante sur la scène artistique nouvelle. La nouvelle génération s’y intéresse et Gabès Cinéma Fen l’a saisi en lui consacrant une section baptisée K Off et inaugurée en 2021, en pleine session tenue sous la Covid. En 2022, Kenza Jemmali est la curatrice de la section. Elle succède à Salma Kosentini. Le travail s’effectue sous la houlette de Malek Gnaoui. Six jeunes artistes ont été retenus et ont bâti leurs œuvres sur l’image et son esthétique.


« Résurrection » d’Achraf Bettaieb entraîne le public dans un univers où se mélangent sa passion pour le skate et le cinéma. Mouvements, moments d’une vie autour de ce sport, et techniques pointues pour le filmer jaillissent dans son œuvre. Syrine Eloued creuse dans son rapport à l’image, mais d’un point de vue psychothérapeutique dans son installation « Moon ». Tel un journal audiovisuel intime, elle oscille entre bribes émanant d’une réalité et rêveries. Les fleurs et les émotions sont toujours aussi présentes dans le travail de Souheila Ghorbal. L’installation émane de sa rencontre et ses échanges avec les fleuristes de Tunis. Dans « Winter Bloom », Ghorbal interroge son rapport aux plantes et le partage avec le public. Nada Chamli dans « Heirloom » déconstruit les stéréotypes afin d’entretenir un dialogue autour de l’acceptation et la différence. Dans « Les fragments d’une ville », Emna Fetni offre une déambulation aux festivaliers dans les rues de la Ville de Tunis. Une ville filmée dans tous ses états avec sa cacophonie. Wafa Lazhari nous fait vivre le deuil de sa mère suite à la perte de son époux. La commémoration est au cœur de son travail caractérisé par le virtuel. L’intimiste est au cœur de la section K Off, à découvrir jusqu’à la fin du spectacle dans un immeuble situé en plein Gabès.

El Kazma et le K OFF à Gabes Cinéma Fen : Interroger l’image et l’intime
L’acteur Aziz Jebali : «Transmettre toute cette folie au public est important»
ENTRETIENS5 / 9 / 2022

L’acteur Aziz Jebali : «Transmettre toute cette folie au public est important»

Aziz Jebali est Talel dans «Baraa» de Sami Fehri, «Borghol» pour la 2e année consécutive dans «Ken Yamakanech» de Abdelhamid Bouchnak et continue de cartonner dans «Terre 2.0» sur scène. L’artiste revient sur son actualité récente prolifique au cinéma, à la télévision et au théâtre. Rencontre.


Crédit Photos : Beyram ben M'Rad


«Terre 2.0» a été présentée quelques années et a revu le jour dans sa nouvelle formule pendant Ramadan. Quelle est sa genèse ?


C’est un projet qui a été conçu à «El Teatro» dans le cadre d’un mini-festival qui se tenait à l’époque, dédié aux «avant-premières». Environ trois représentations ont été faites, suivies de quelques cycles à une époque où je n’avais pas encore de public, que je ne faisais que du théâtre, sans micro, dans de petites salles… Je m’étais dit qu’il faut la retravailler et la ressortir, juste avant le début de la pandémie qui a évidemment beaucoup retardé le travail. Il s’agit d’une modification de la pièce effectuée parallèlement à mon évolution personnelle en tant qu’artiste. Dans «Terre 2.0», j’ai fini par ajouter de nouveaux personnages, de nouveaux effets, comme les projections, en réécrivant quelques parties, y compris la fin… Le spectacle a, en effet, beaucoup changé depuis sa création jusqu’à maintenant.


Peut-on dire que c’était le moment pour vous de vous lancer dans le «One Man Show» ?


«Terre 2.0» reste un monodrame. J’avais deux choix : opter pour le renouveau total en étant satisfait, ou le présenter à un large public qui ne le connaît pas et d’éviter ainsi de le laisser aux oubliettes. J’ai préféré davantage le développer pour que le public le découvre et éviter de passer à un autre projet. «Terre 2.0» est atemporel, universel qui n’a rien à voir avec l’actualité. Un spectacle que je pourrais faire en plusieurs versions et le présenter partout. Le présenter en supprimant, ou en ajoutant de nouveaux personnages et d’autres axes.

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Mais le spectacle reste fondamentalement tunisien…


Il est 100% tunisien en se basant sur la composition des personnages. On y évoque même «une tunisification» en cours. Les personnages sont représentatifs des Tunisiens. J’aimerais créer une parité entre ces mêmes personnages et à travers laquelle des transformations se feront. Mais c’est clair que, pour le moment, tout reste fondamentalement tunisien. Les personnages sont issus de mon enfance, ils sont inspirants. J’ai commencé par deux personnages en plein casting et ils se sont depuis multipliés.


L’affiche du spectacle est très parlante…


Elle a été conçue par Farah Henchir, une amie graphiste qui vit au Portugal. Il s’agit d’une nouvelle affiche et elle est, en effet, parlante. Farah, en se basant sur le synopsis, a fait le nécessaire. J’en suis satisfait.


De la scène à la télé. Cette année, on vous a découvert dans le rôle de Talel avec «Baraa» de Sami Fehri et vous avez rempilé pour la 2e saison de «Ken ya Makanech» de Abdelhamid Bouchnak…


Pour «Baraa», je devais jouer un autre rôle que Talel. Je devais faire Karim, le rôle interprété par Amine Ben Salah. Le premier jour du tournage, on m’a proposé celui de Talel. Je ne tenais pas à ce que les deux tournages se chevauchent. Heureusement que ça n’a pas été le cas, d’autant plus que les deux personnages sont totalement différents. Le rôle de Talel paraît ne pas avoir une marge de jeu importante mais l’interpréter était tout de même difficile : Talel est passif, il exécute, il ne parle pas beaucoup, il ne passe pas à l’action, il n’est pas attachant, il est intrigant, il est présent tout en étant distant… Et il reste quand même expressif physiquement et très présent. Il est antipathique. C’était nouveau pour moi d’incarner un personnage pareil. Entre «Borghol» et Talel, il y a un monde. Je ne suis pas comédien et je ne veux pas qu’on me classe : je suis preneur, je varie les rôles et je me dois d’interpréter tous types de personnages. Ce n’est pas le rôle de Talel qui a fait parler, c’est plus le sujet et je l’avais vu venir d’avance. Les dommages causés par Ouanes sont bien plus voyants. Les réactions du public, pour moi, étaient excellentes. C’est satisfaisant. Et je suis encore plus satisfait du travail collectif élaboré.


Selon la note finale de «Baraa», il y a de fortes probabilités qu’une suite puisse avoir lieu l’année prochaine et que le personnage de Talel évolue…


Une suite n’est toujours pas confirmée pour l’instant, mais l’idée que le personnage évolue est présente. On veut bien, pourquoi pas ? Le succès était au rendez-vous. Pareil pour «Ken ya Makanech». Nouveau souffle, nouvelle étape.


En quoi cette saison était-elle différente de la 1ère ?


On a travaillé avec beaucoup plus d’assurance. On était plus relax, moins de stress. L’année dernière, il y a eu beaucoup de pression : on se posait des questions, et on se demandait si on devait aller jusqu’au bout, se lâcher, ce qu’allaient être les retours. On savait où on allait cette année, il y a beaucoup plus de rires, d’humour. L’épisode des pharaons était remarquable. Qu’on puisse transmettre toute cette folie au public est important. Le scénario était plus maîtrisé. Il n’empêche que certains préfèrent la première saison. Vivement la prochaine folie…


Comment décrivez-vous votre rapport au théâtre, au cinéma et à la télévision ?


Ils sont complémentaires, mais le théâtre me nourrit et me permet de me donner davantage dans le cinéma et la télévision. C’est la base. Quand on endosse 8 ou 9 personnages sur scène, ça peut prendre des années. Un temps plus important sur scène est nécessaire pour une meilleure maîtrise. Le théâtre reste le moteur. C’est clair. Se trouver dans du cinéma commercial est bien aussi : travailler tout et rester preneur. Le cinéma du genre ou d’auteur est bien également. Pour la télévision, j’aimerais davantage jouer en dehors de Ramadan. C’est intense de se retrouver dans cette spirale pendant quelque temps et étrange à la fois d’être à l’arrêt jusqu’au prochain Ramadan. Il faut que cela change. Entre les acteurs connus et la nouvelle génération, le niveau était globalement élevé à la télévision.


L’émergence des plateformes de streaming peut-elle changer la donne, selon vous ?


Oui. Si les sponsors suivent l’évolution et commencent à travailler avec ces mêmes plateformes et à produire leurs propres films et séries et à en faire des productions originales. Le travail doit, en effet, se faire à la longue. Le visionnage ne se fait pas gratuitement aussi : on paye pour des plateformes à l’étranger, pourquoi ne le ferons-nous pas en Tunisie? Beaucoup de travail reste à faire.

L’acteur Aziz Jebali : «Transmettre toute cette folie au public est important»
«Coiffeuse » de Marwen Errouine : La scène et ses femmes de l’ombre
REVIEWS & CRITIQUES5 / 5 / 2022

«Coiffeuse » de Marwen Errouine : La scène et ses femmes de l’ombre

Parfois, en étant au bon endroit et souvent aux bons moments, des femmes se connectent au théâtre tout en s’attelant à leur travail initial : mettre de l’ordre dans les loges. Dans «Coiffeuse», Marwen Errouine leur rend un hommage chorégraphié.


La scène est la reconstitution d’une loge contenant une « coiffeuse » avec un miroir. En temps normal, dans la vraie vie, une pléiade de comédiens y défile au fil des spectacles : ils se coiffent, se maquillent, enfilent ensuite des vêtements accrochés dans des cintres et se reposent éventuellement sur un canapé : discussions à n’en plus finir, blagues, rires, et sautes d’humeur habitent l’envers des créations théâtrales constamment. Dans « Coiffeuse », le public découvre les coulisses d’un spectacle scénique et dans lequel des préparatifs titanesques se déroulent.


Ce qui est moins visible, pour le public, est que la loge, (dotée d’une « coiffeuse »), est aussi un lieu de vie fréquenté également par des aides-ménagères. En vrai, ces dernières tissent des liens, se familiarisent avec l’endroit, avec l’équipe composée d’artistes, de techniciens, de tout un staff et s’imprègnent par leur travail autour des arts vivants.


Dans « Coiffeuse», trois de ces femmes (interprétées par Malek Zouaidi, Intissar bel Haj Khelifa et Nadia Saiji) débarquent dans une loge désordonnée : avec des vêtements et objets par terre, peu éclairée…pensant y faire leurs tâches respectives, elles commenceront discrètement à s’imprégner par le travail des artistes, leurs accessoires et de leurs espaces de vie, à savoir une scène et ses coulisses. Le spectacle racontera la transition lente mais certaine d’une situation quotidienne asservissante à la scène, lieu d’art et de vies.


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« Coiffeuse » d’une cinquantaine de minutes, et dont la dramaturgie est signée Myriam Soufy, est soutenu par une musique de Khalil Soufy : elle est rythmique et fait écho aux mouvements dansants exprimés par ces trois artistes. Un langage difficilement déchiffrable au fur et à mesure mais qui au final, s’ouvre sur un dénouement qui permet au public de faire la connaissance de ces trois vraies aides-ménagères, interrogées sur leur rapport au théâtre au quotidien. Elles travaillent durant des heures dans des salles de spectacles vivants et s’assurent que les équipes s’y sentent bien. Le quotidien de ces femmes se chevauche avec celui des artistes et des artisans du théâtre : elles finissent par voir les spectacles, assistent aux répétitions et aux préparatifs, tissent des liens avec les artistes et finalement, à s’interroger. Peuvent-elles un jour faire du théâtre ? Sont-elles admiratrices de cet art ? Quel impact a le théâtre sur leur quotidien ? Réponses, interrogations et impressions personnelles sont exprimées en guise de clôture mais restent peu perceptibles ou saississable durant tout le spectacle.


Initialement, l’idée de « Coiffeuse » était de mettre sur scène de vraies aides-ménagères et de les diriger avant de finalement léguer le travail à des interprètes. Une représentation a eu lieu à la Cité de la culture pendant le mois de Ramadan.

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