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Projet «mille et un films» : Education et cinéma
REPORTAGES11 / 20 / 2022

Projet «mille et un films» : Education et cinéma

Une expérience éducative pilote se poursuit depuis 2016, celle des « Mille et un films», programme national pour l’introduction de l’instruction cinématographique dans les écoles tunisiennes, avec à sa tête, son fondateur, le réalisateur Moncef Dhouib. Après trois ans d’itinérance fructueuse de 2016 à 2019 et un arrêt causé par la pandémie, l’expérience redémarre de plus belle. 6.000 écoliers ont été initiés au b.a-ba du 7e art.


En 2023, un nouveau chapitre des «Mille et un films» s’apprête à commencer. Soutenu par le ministère de l’Education actuel, le projet continue d’impacter. Sur 24 gouvernorats, 12 écoles par gouvernorat ont été visitées. Durant trois ans, 6.000 écoliers, pour la plupart issus de régions défavorisées, ont pu participer à ce travail.


Ecoliers /collégiens des écoles primaires et collèges situés dans des régions rurales (voire complètement isolées) reçoivent la visite de formateurs, spécialistes en cinéma. Ces derniers s’adressent au corps enseignant d’une école : ils lui présentent le projet, son objectif, et valorisent une passion et un savoir à entretenir avec les élèves. Des enfants qui restent à l’affût de ce savoir pratique, édifiant et très divertissant et qui s’y engagent passionnément. «Depuis le lancement de ce projet, j’ai toujours pensé qu’il faut travailler avec les écoles, en premier lieu. On a donc pensé cibler les moins de 14 ans, qui sont en train de se chercher, et qui n’ont pas conscience des maux de la société et des difficultés de la vie. A un certain âge, on peut perdre à jamais les jeunes, si on ne les rattrape pas avant et tôt», déclare Moncef Dhouib, réalisateur et chef du projet. Deux partenaires fixes soutiennent les «Mille et un films» : le ministère de l’Education et celui des Affaires culturelles (à travers le Cnci, qui aide à la production et à la formation).


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L’essentiel du travail, c’est de le transmettre en formant les formateurs : ces instituteurs qui veilleront à leur tour à maintenir ces ateliers d’initiation cinématographique pour garantir la pérennité de la formation dans l’établissement éducatif désigné et de le programmer sur la durée dans le planning des activités culturelles. Ces enseignants-formateurs doivent être passionnés et porteurs du projet. Toutes et tous ont adopté le projet.


Une initiative ancrée dans son époque


« Ce que nous faisons est nécessaire : nous sommes analphabètes quand il s’agit de lire une image. A travers ce projet, nous consolidons notre savoir, afin de mieux décrypter ce tsunami de l’image, sa fabrique, son impact. D’où cette urgence de commencer tôt à initier à la fabrique de l’image. Nous entretenons l’aspect pédagogique du secteur cinématographique. Le langage cinématographique doit être à la portée de tout le monde, en premier lieu, accessible aux enfants de 8 / 14 ans. Le cinéma est indissociable à l’ère numérique, de nos jours. Il est digital, très présent en ligne, et fait de l’ombre à l’écrit car tout est image, virtuel, reportages, et documentaires de nos jours», précise Moncef Dhouib.


Grâce au ministère de l’Education, l’accès aux établissements éducatifs se fait plus facilement. Le Cnci fournit des formateurs, diplômés pour la plupart des écoles supérieures de cinéma : ils doivent être principalement cadreurs, spécialistes en image et monteurs. Une dizaine d’entre eux/elles est retenue via des appels à candidatures. A part leur savoir, ils/elles doivent posséder un permis de conduire. Ces mêmes formateurs sillonnent, en effet, la Tunisie, via des unités mobiles, en duo, équipés du matériel nécessaire à l’application du projet. Un engagement sans faille de la part de «ces ambassadeurs du 7e art», composés de 5 femmes et 5 hommes (parité oblige).

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Ce travail de longue haleine se fait sur plusieurs séances et en fonction des écoles disponibles. Il est composé de trois étapes : la première se fait théoriquement en initiant aux bases du cinéma, via un document élaboré et qui explique en détail les règles élémentaires du cinéma. La 2e est l’écriture du scénario et son illustration, individuellement, mais surtout en groupe. La 3e étape permet aux écoliers-participants de faire du terrain, de sortir, et d’appliquer leur savoir sous l’œil vigilant des formateurs-enseignants et avec l’autorisation des parents d’élèves.


Le projet illustre ce mariage entre culture et Intelligence artificielle : la culture, autrefois orale et écrite, est désormais convertible en numérique, accessible sur des plateformes en ligne, et forte de sa connectivité via les tablettes, le web et les réseaux sociaux. Le projet s’inscrit dans son époque et permet une meilleure lecture de l’Image : une jonction qui lie la culture, l’éducation et la technologie.


«Le projet reste coûteux : des dépenses se font, mais il a fonctionné de cette manière structurelle», cite Moncef Dhouib, enthousiaste. Il tient à rempiler pour une nouvelle tournée des écoles, et à effectuer un redémarrage postCovid. Le projet est toujours à la recherche d’un soutien financier privé. «Mille et un films » est précurseur dans la région Mena et son exportation dans d’autres pays reste imminente. Un legs de cette expérience pour les générations futures et son rayonnement à l’intérieur du pays et au-delà des frontières restent impératifs.

Projet «mille et un films» : Education et cinéma
Conférence autour de «La peste» d’Albert Camus à Hammamet : Une œuvre toujours d’actualité
REPORTAGES11 / 1 / 2022

Conférence autour de «La peste» d’Albert Camus à Hammamet : Une œuvre toujours d’actualité

Une conférence s’est tenue autour des «multiples sources d’inspiration de la peste», roman majeur d’Albert Camus. Paru en 1947, il connaît, actuellement, un regain d’intérêt considérable dans le monde. A Hammamet, Michèle Robinet et Florian Bouscarle, deux conférenciers-camusiens, ont éclairé un public présent à cet évènement édifiant.


«L’étranger» ou «Caligula» font la renommée de ce pionnier de la littérature. Atemporel, «La Peste» se distingue : il a plus que jamais été d’actualité, car, pour son large lectorat, il fait écho à la lutte contre le Covid-19. Des valeurs comme «Le Respect, la justice, l’amour et la générosité» ont été longtemps prônées au gré des œuvres de l’auteur engagé.


A l’honneur, deux spécialistes-camusiens : Michèle Robinet, inspectrice du travail honoraire, conférencière, travaillant sur Camus notamment avec les personnes seniors en situation de réinsertion sociale et Florian Bouscarle, conférencier, professeur, travaillant avec les jeunes. Les deux chercheurs veillent à faire connaître autour de la Méditerranée, et à travers leur association «Partages culturels en Provence», la littérature francophone. Une association qui a pour but de diffuser et de promouvoir l’art, la culture et le patrimoine, de consolider les liens entre pays francophones et de faciliter les partenariats entre les deux rives de la Méditerranée.

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«Le récit de la Peste ne meurt et ne disparaît jamais» : une expression qui fait référence à l’atmosphère de menace, la crainte, l’impossibilité de se projeter, la peur de vivre, les innombrables vertiges de la vie. Des états d’âme qui se confondent souvent avec le terme «Fléau» et qui signifie le «Mal» sur Terre.


Camus a puisé dans différentes sources pour écrire «La Peste» : littéraires, historiques, personnelles, scientifiques, relationnelles. Les deux «Camusiens»-conférenciers ont mis en valeur sur près d’une heure ces différentes sources en les citant. Ce roman fictif qui s’est déroulé sur 9 mois —du printemps à l’hiver de l’an 1940— a vu le jour grâce à des références littéraires et philosophiques dans lesquelles Camus a baigné : son oncle «Gustave Acault», doté d’une grande bibliothèque en Algérie et chez qui l’écrivain pouvait lire des livres. L’historien Jules Michelet, l’historien grec «Thucytide», auteur de «La grande peste d’Athènes», l’écrivain latin Lucrèce (1er siècle avant J.-C.), l’écrivain italien Boccace, qui a évoqué «La peste de Florence» dans son œuvre (l’an 1300). Le journaliste Daniel Defao qui a voué un intérêt à la grande peste de Londres. Les écrits d’Adrien Proust, père de Marcel Proust, et la fable «Les animaux malades de la Peste» de La Fontaine ont également profondément inspiré Camus : à propos de ce dernier exemple cité, les réactions des différents animaux reflètent celles des humains et trouvent leur sens dans leur existence. Pétrarque, Antonin Artaud, et les ravages causés par la Peste à Marseille, en Tunisie et en Algérie ont enrichi ses connaissances. Les personnages de «La peste» d’Albert Camus sont inspirés par des gens que l’écrivain a connus. Michèle Robinet a évoqué le cadre spatio-temporel du roman, qui se déroule dans les années quarante, à Oran, ville côtière, décrite comme labyrinthique, poussiéreuse, peu attrayante : «Une cité qui tourne son dos à la mer», selon Camus.


La conférence a davantage été focalisée sur la composition de l’œuvre, la vie de l’auteur, et moins sur la philosophie du roman. Ce rendez-vous s’est clôturé par une tombola gratuite, qui a permis à une dizaine d’invités de gagner des livres d’Albert Camus et de son œuvre.

Conférence autour de «La peste» d’Albert Camus à Hammamet : Une œuvre toujours d’actualité
« Dream concerts » à « Dream City » : Sonorités du monde
REPORTAGES10 / 12 / 2022

« Dream concerts » à « Dream City » : Sonorités du monde

Deux lieux phares de Tunis : le Théâtre municipal et place de la Hafsia ont été imprégnés par les rythmes de nombreuses musiques du monde : « Alsarah & The Nubatones » et « Love & Revenge » ont mobilisé leur public tunisien, étonnamment jeune et large.


Il est 21h00, place de la Hafsia. De nombreux festivaliers se ruent vers ce lieu central de Tunis, situé en plein cœur du quartier de la Hafsia, réputé pour sa fripe et ses visiteurs dans la journée et son aspect moins chaleureux le soir, en temps normal. Mais depuis le 30 septembre 2022, le contexte festif bouleverse le quotidien des habitants : Une scène, installée à l’occasion de « Dream City », s’apprête à accueillir gratuitement, et pour les festivaliers et pour les habitants du quartier, « Love & Revenge », un groupe de musique pop-électro, venu du Liban et de différentes destinations. Dans l’air du temps et frais, les morceaux joués par les musiciens parviennent à conquérir très vite le public présent et à attirer les curieux, d’où l’objectif de base de « Dream City » : celle d’investir artistiquement les lieux publics et de faciliter l’accessibilité à la culture pour les citoyens.


« Love & Revenge » fait écho aux aspirations musicales et aux attentes des gens présents puisqu’il revisite un répertoire arabe garni et célèbre, en y ajoutant sa touche. De nombreuses idoles populaires y sont célébrées : Najat Al Saghira, Kadhem Saher ou Abdel Wahab…Des tubes revisités connus qu’ils ponctuent avec des morceaux moins connus. Une manière pour le groupe de faire danser la foule et de sauvegarder la mémoire collective (arabophone ou pas). « Love & Revenge » chante un électro-pop alléchant afin, entre autres, de raviver une époque jugée « plus glorieuse et nostalgique » surtout pour les adultes.


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Autres contrées célébrées et d’autres répertoires ont attiré un public tunisien majoritairement jeune, ceux qu’ « Alsarah & The Nubatones », particulièrement éclectique, a célébré haut et fort dans l’enceinte du théâtre municipal de Tunis. Une musique du monde aux sonorités diverses qui touchent la globalité des auditeurs, issus de différentes cultures ou d’influences ethniques diverses. « Alsarah & The Nubatones » viennent du Soudan et des USA. Leur mélange musical est un rétro-pop émanant de l’Afrique de l’Ouest. Leur musique chante les richesses culturelles qui unissent le peuple soudanais et égyptien, leur histoire, évoquent des schémas migratoires contemporains, et célèbre « des chants de retours » nubiens, dans une langue peu accessible mais aux sonorités attractives.

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La Chorale ne jurent que par la soul, qui, selon ces membres, traversent toutes les peuples et tous les répertoires musicaux. Un cocktail extrait de leurs trois derniers albums a finalement été présenté sur 75 min. Un public fan était globalement satisfait même si une partie aurait préféré profiter de ces artistes dans un lieu, plus décontracté comme une place, en plein air, qui aurait pu leur permettre de mieux profiter de cette musique dansante et de cette atmosphère musicale unique.

« Dream concerts » à « Dream City » : Sonorités du monde
« Dans la peau de l’autre » de Pepe Elmas Naswa. Cie Pepenas :  « La danse du Serpent » à l’honneur
REPORTAGES10 / 8 / 2022

« Dans la peau de l’autre » de Pepe Elmas Naswa. Cie Pepenas : « La danse du Serpent » à l’honneur

La République Démocratique du Congo est à l’honneur ce soir au théâtre Municipal de Tunis. Toujours dans le cadre de « Dream City », à partir de 20h30, le public peut découvrir le spectacle de danse «Dans la peau de l’Autre » de Pepe Elmas Naswa / Cie Pepenas.


Après une série de concerts musicaux programmés dans le cadre de la 8ème édition de « Dream City », place à la danse au théâtre municipal de la Capitale. Le 9 octobre, les artistes s’emparent de la Place Beb Souika à partir de 17h afin de présenter aux passants leur performance.


« La danse du serpent », venue tout droit de Kinshasa a été valorisée à travers ce travail scénique développé par Pepe Elmas Naswa, qui en aout 2016, a pu découvrir cette art local pratiqué dans le cadre d’une fête populaire.

Cette danse est pratiquée à Kinshasa au Congo par les enfants de la rue et les jeunes gangsters de la région, couramment appelés « Les Chégués » et « Les Kuluna ».

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Une danse transposée à Tunis sur scène, et qui est révélatrice du malaise d’une partie déshéritée et désabusée de la jeunesse congolaise. Un cri d’alerte, exprimé à travers les corps, qui peut faire écho à d’autres jeunesses appauvrie dans le monde.


Le spectacle est dansant : chorégraphie contemporaine engagée et musique traditionnelle revisitée accompagnent les danseurs congolais. Sept interprètes exprimeront un langage corporel hybride, universel, qui fait résonner un chaos sonore et visuel, émanant notamment des nuits nocturnes enflammées de Kinshasa. Pepe Elmas Naswa a procédé à des ateliers de réflexions avec ses danseurs.


« Dans la peau de l’autre » est l’aboutissement d’ateliers de créations et de réflexions. Un travail qui a initié tous les artistes participants à « la danse du serpent ».


Un art qui sera présenté au public tunisien dans le cadre de « Dream City ».



« Dans la peau de l’autre » de Pepe Elmas Naswa. Cie Pepenas : « La danse du Serpent » à l’honneur
«Mirath Music : l’exposition sonore itinérante » : Musique itinérante
REPORTAGES9 / 29 / 2022

«Mirath Music : l’exposition sonore itinérante » : Musique itinérante

C’est dans son jardin que le Goethe-Institut de Tunis accueille, du 26 septembre au 1er octobre 2022, un public, attiré par des sonorités recherchées, venu vivre une exposition sonore itinérante, comme on en voit rarement. Dans la continuité de son itinéraire qui se déroule en Afrique du Nord, du Nord-Est et en Asie occidentale, «Mirath : Music» est accessible, cette semaine, au public tunisien.


L’itinérance rime avec immobilité, et cette spécificité, «Mirath : Music» la tient de son passage au Soudan, à la Jordanie et en Allemagne. Place actuellement à la Tunisie. Le jardin du Goethe-Institut Tunis vivra, pendant 6 jours, aux rythmes de sonorités créées par 8 artistes, issus des régions citées. Ces mêmes musiciens sont imprégnés par différentes cultures, issues de divers milieux géographiques et ont un point commun central : le patrimoine culturel musical de leurs pays, qu’ils/ elles se sont permis de revisiter afin de réaliser cette exposition sonore. «Mirath : Music» ou «Patrimoine:musique» se réfère à des patrimoines musicaux diversifiés prônés grâce aux musiciens participants et au soutien des antennes du Goethe-Institut, de 7 pays: Palestine, Soudan, Algérie, Irak, Libye, Liban, Jordanie et Tunisie.


Des sonorités musicales émanent des coins du jardin, spécialement aménagé à l’occasion de cette exposition musicale. Cet accomplissement se repose sur une approche curatoriale expérimentale, propre à chaque musicien-participant. Individuellement, les 7 artistes ont puisé dans un patrimoine musical historique, issu de lieux et d’époques distinctes. La documentation riche, rédigée et affichée pour les visiteurs, permet d’en savoir davantage sur l’approche musicale de chaque musicien et musicienne, tout en écoutant leur musique.


L’approche et la ligne directrice de l’exposition ont été largement discutées et élaborées, en amont, par les musiciens-exposants dans le cadre d’un atelier en ligne d’une durée de 6 jours. Ils/elles sont parvenu(e)s à mettre en valeur, musicalement et individuellement, le patrimoine musical de chacune de leur région. Toutes et tous ont puisé dans des aspects qui leur sont propres et auxquels ils/elles sont attaché(e)s. Les musiciens ont su ainsi exploiter musicalement les contextes sociopolitiques dans lesquels ils vivent et présenté l’aboutissement de leur travail dans le cadre cette exposition sonore collective.


Au fil de la déambulation, tout en lisant et en écoutant leurs différentes pistes réalisées, des thématiques retentissent liées à la liberté, à la reconnaissance, à l’appartenance à une culture locale, aux combats sociétaux, et à cette volonté propre aux musiciens de préserver leur patrimoine culturel unique. L’Algérienne Amel Zen, la Kurde Hajar Zahawy, le Soudanais Mohamed Adam, Ghassen Sahhab et Mustafa Said de l’Egypte, la Tunisienne Rehab Hazgui, Zaid Hilal de Palestine et Yacoub Abou Ghosh de Jordanie ont conçu 14 pistes musicales spécialement pour «Mirath : Music» en maniant différents instruments musicaux propres à leurs régions. La documentation de l’exposition a été validée par l’artiste et éditeur Christina Hazboun. L’exposition sonore itinérante est accessible au public gratuitement de 14h00 à 20h00 dans le jardin du Goethe-Institut Tunis.

«Mirath Music : l’exposition sonore itinérante » : Musique itinérante
A la rédaction du journal La Marseillaise : Journalistes africains en immersion
REPORTAGES9 / 6 / 2022

A la rédaction du journal La Marseillaise : Journalistes africains en immersion

L’association «Médias & Démocratie» a permis à un noyau de journalistes mauritaniens, algérien, tunisien et burkinabé de participer à une immersion de qualité dans la rédaction du journal La Marseillaise. Retour sur expérience !


La partie pratique d’un programme de formation, conçue pour des journalistes africains a débuté dans les locaux d’un journal historique. 9 journalistes participants —dont 6 Mauritaniens— se sont rendus à la rédaction de La Marseillaise.

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Le président du journal, Léo Purguette, entouré de son équipe, les accueille dans une salle de conférences. En observateurs, ces derniers assistent à la réunion de rédaction, effectuent une visite des locaux et prennent connaissance du fonctionnement de la rédaction, ainsi que de son aspect historique. L’immersion d’une durée de deux jours a permis aux journalistes-invités de découvrir la structure d’une rédaction qui tient toujours à sa version papier, tout en accordant de l’importance à sa version web et en entretenant une visibilité en ligne pour ses lecteurs.

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«Nous avons investi dans un nouveau site et dans une liseuse numérique qui nous a permis de réaliser de nouveaux abonnements 100% numériques. Nous croyons au “Bimédia”, à la complémentarité du web et du papier», commente Léo Purguette, président et directeur éditorial du journal La Marseillaise.


Les visiteurs ne peuvent rester indifférents face à la fresque du peintre marseillais Pierre Ambrogiani (1907-1985), spécialement offerte au journal. La pérennité de La Marseillaise est puisée dans son histoire : elle représente l’imprimerie de La Marseillaise et ses ouvriers du livre en plein travail.

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Les rédactions, qui se succèdent, valorisent près de 8 décennies d’existence, notamment en conservant l’archivage. «Nous avons conservé nos archives depuis les débuts, y compris des archives du Petit Marseillais, le journal qui existait auparavant dans ce même bâtiment qui nous abrite. J’ai, par exemple, retrouvé un de ses suppléments féminins intitulé Eve et qui date de 1922. Un siècle !», cite Léo Purguette.


En 2022, garantir la survie d’un journal historique est le fruit d’un travail d’équipe laborieux, mené au quotidien par des journalistes, attachés à l’éthique du métier et à ses fondements. La Marseillaise continue d’exister à Marseille tout comme le quotidien La Presse de Tunisie, vieux de 86 ans. Les deux rédactions croient au renouvellement générationnel, point commun important. «Nous tentons de demeurer fidèles à l’esprit de la Résistance et à ceux qui nous ont précédés», conclut Léo Purguette au sujet de La Marseillaise.


*Article et immersion effectués dans le cadre d’une formation en journalisme organisée par «Médias & Démocratie»

A la rédaction du journal La Marseillaise : Journalistes africains en immersion
Oscar D’Leon : Sur des airs latinos !
REPORTAGES8 / 20 / 2019

Oscar D’Leon : Sur des airs latinos !

Les grands noms se bousculent mais ne se ressemblent pas ! Le roi de la salsa, de la kizomba et de la bachata, Ocar D’Leon, s’est emparé de la scène face à un public qui le connaît par cœur. Ambiance fraîche, importée de l’Amérique latine, ou extraite du patrimoine musical ou dansant de l’Espagne ou du Portugal, D’Leon s’est abattu sur la ville tel un ouragan, le temps d’une soirée.


Dans les gradins, que des silhouettes dansantes et déambulantes qui suivaient les rythmes des plus grands tubes de ce monument de la culture Salsa surnommé « El Leon de la Salsa » à l’image de ce qu’il a d’emblée réservé à son public tunisien, venu nombreux l’accueillir. Les spectateurs composés en grande majorité d’adeptes de la salsa, du Kizomba, ou de la Bachata ont arboré fièrement leurs connaissances et leur admiration pour cette vedette. Son répertoire était découpé, organisé et garni de sonorités latines, résultant de plus de 40 ans de carrière. L’artiste, grâce à son charisme attrayant, sa verve et sa présence scénique irréprochable, a charmé ses adeptes. L’interaction était de mise pendant toute la soirée. L’artiste, relativement âgé, a conquis petits et grands et n’a cessé d’exprimer son admiration pour la Tunisie et les Tunisiens. Talents et bonne humeur ont assuré ce concert jusqu’au bout.


Ils racontent des contrées lointaines


Argentine, Venezuela, Caraïbes, Amérique Latine, la musique de D’Leon et ses entractes permettent de voyager. «Lioraras» «Padre Y Hijo», «Ilhora» ou «Yo Quisera», autant de tubes chantonnés successivement qui racontent le quotidien de populations lointaines. Migration, esclavagisme, racisme de couleur, droit à la différence, ses textes prônent autant de valeurs humaines et ne manquent pas de profondeur. Sa carrière a duré plus de 40 ans et a avancé de pair avec son sens du militantisme. Pendant la soirée, il a présenté d’anciens et de nouveaux registres. Son talent n’a pas pris une ride. Parmi les spectateurs, de nombreux mélomanes admirateurs sont venus l’applaudir parce qu’ils le connaissaient certes, mais beaucoup étaient adeptes au quotidien des cours de Salsa et de Zumba et ont forcément connu ses airs en pratiquant leur passion. Ce concert inédit n’a pas laissé de marbre deux jours avant le passage d’un autre astre nommé Liz MaCcomb, diva du Jazz et du gospel. Le festival international se poursuivra et sont attendus Marouen Khoury, Amina Fakhet, l’Algerino, Souad Messi ou encore « Juif », pièce de théâtre de Hamadi Louhaiebi.

Oscar D’Leon : Sur des airs latinos !
Third World : Du son universel
REPORTAGES8 / 8 / 2019

Third World : Du son universel

Ces ambassadeurs du reggae ont fait vibrer un public venu nombreux les accueillir. Charismatiques, drôles, aux rires joviaux et à l’énergie détonante, les membres de « Third World » ont conquis le théâtre de Hammamet malgré les contraintes d’ordre politique qui ont failli les empêcher de se produire sur la scène de la 55e édition du Festival de Hammamet.


Ils ont atterri en Tunisie peu de temps avant le 25 juillet avant de repartir valider une autre date de concert et revenir aussitôt le 5 août. Pas le temps de chômer pour ce groupe à la notoriété irréprochable ! Le groupe référence dans l’univers du reggae possède une carrière exemplaire, faite de collaboration avec les plus grands calibres musicaux, citons Bob Marley, les Jackson 5 ou encore l’indétrônable Santana. En chiffres ? Plus de 40 ans de carrière, 30 albums à leur actif et 10 nominations aux Grammy Awards. Depuis 1973, ils ont su s’imposer sur la scène musicale mondiale, notamment grâce à leur mélange de genres musicaux particulièrement fort varié devenant ainsi des bêtes de scène, accessibles à toutes les cultures du monde, y compris la nôtre : leurs notes fusionnent reggae, pop, rock, funk, rap, dancehall ou encore R&B, de quoi s’enivrer pendant plus d’une heure et demie. Leur répertoire garni aux valeurs humanistes est présenté tel un langage universel.


La Jamaïque sur scène


Munis par plusieurs instruments, ils ont chanté sans arrêt à partir de 22h30 jusqu’à minuit. Saxophones, claviers, sons électroniques, percussions et autres… Un florilège de sons s’est emparé du théâtre de la ville. Mais pas que : jeux de lumière, habits colorés, lunettes bariolées et coiffures jamaïcaines, visuellement, ils attirent et misent beaucoup sur le show et l’aspect scénique. Leur point fort demeure leur énergie qui ne s’est pas dissipée depuis les années 70 ou 80 : « Third World » n’a pas pris une ride. Des tubes « 96° in the Shade » et « Try Jah Love » font toujours autant son succès. Leurs textes sont des hymnes à l’amour, à la vie et à l’union des peuples. Le 16 août aura lieu la sortie de leur nouvel album célébrant ainsi leur 45e anniversaire. Le band a chanté des reprises de Bob Marley, de «We found Love», en passant par «Now That We Found Love». «Third World» a même terminé sur une note de reprise appartenant aux monuments de la scène reggae mondiale, dirigés jusqu’au bout d’une main de fer par leur leader Stephen Coore.

Third World : Du son universel
« Salut Salon» à la 55e édition à Hammamet : Un quatuor féminin virtuose
REPORTAGES7 / 26 / 2019

« Salut Salon» à la 55e édition à Hammamet : Un quatuor féminin virtuose

Elles jouent toujours à guichets fermés en Europe, et à Hammamet le Quatuor féminin au nom insolite «Salut Salon» n’a pas manqué de faire des vagues…


«Salut Salon» s’est érigé en valeur sûre de la scène musicale internationale : les 4 musiciennes ont conquis les Etats-Unis, l’Asie et ont écumé les scènes musicales européennes avant d’opter pour l’Afrique du Nord et plus précisément le Festival International de Hammamet. Récemment, leur tournée «Carnaval Fantasy» les a propulsées sur le devant de la scène.

Le quatuor vient tout droit d’Hambourg et est composé de 4 musiciennes allemandes : Agelika Bachmann et Iris Siegfried au violon, Ann-Monika Von Twardowski au piano et Sonja Lena Schmid au violoncelle. Toutes les quatre se sont emparées pendant presque 1h30 de la scène devant un public venu découvrir cette prouesse musicale qui s’annonçait d’emblée exceptionnelle.

Leur concert tourne en dérision les codes de la musique classique et carrée du XIXe et du XXe siècles : elles jouent habilement du répertoire de Rachmaninov, celui de Vivaldi, Bach, Prokofiev ou encore Mozart … en alternant, bien entendu, avec leurs propres morceaux, des thèmes cinéma classiques, le Tango Nuevo d’Astor Piazolla et les musiques du monde. Leur spectacle, comme partout dans le monde, se vit si légèrement : il est saupoudré d’une dose d’humour et ponctué de réflexion poétique sur la vie, la joie, le rire … «Salut Salon» jouit d’un répertoire classique et le maîtrise à la perfection. Mieux, le quartet transgresse les codes du classicisme et y insuffle une dose d’humanité et de textes qui chantent la vie et l’amour comme celle qui a fait bouger la foule «Liebe, Love Amour». La présence scénique de ces 4 filles à l’aspect hippie, va de pair avec l’énergie si apaisante et drôle qui a régné pendant toute la soirée. Elles ont aussi chantonné du finlandais, de la pop chinoise et ont concocté un répertoire fort divers. Ce groupe a su manier les notes pour un public réceptif toujours aux aguets et à la recherche d’échappées sonores inédites.

« Salut Salon» à la 55e édition à Hammamet : Un quatuor féminin virtuose
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