Le «We DoQ» a réuni 9 réalisateurs/trices jeunes qui, en un temps record et avec des moyens limités, ont réalisé 9 courts-métrages documentaires de 6 à 15 min projetés le temps d’une avant-première au Cinémad’art. Une cause universelle relie ces 9 réalisations distinguées.
L’initiative a été lancée par «Doc House» et «Mawjoudin We Exist». Une collaboration qui fusionne passion pour le film documentaire et combat pour la cause Queer et pour la défense des droits de la communauté LGBTQI++ en Tunisie, d’où ce jeu des lettres dans l’appellation «We DoQ».
L’idée initiale autour de ce projet était d’aider financièrement des jeunes à créer trois courts-métrages documentaires autour de cette thématique, réalisés à très petit budget et avec les moyens du bord en faisant appel à «Mawjoudin We Exist» qui s’est chargée de prendre contact avec des candidats intéressés et aptes à le faire. «Doc House» s’est chargée de l’accompagnement technique des productions des films. Au fur et à mesure, le nombre des candidatures s’est finalement élargi pour atteindre 9 courts-métrages. Le «We DoQ» donne un espace à ces jeunes réalisateurs/trices qui tiennent à mettre en valeur et à nu cette cause à travers ces essais cinématographiques. Ces productions réalisées serviront aussi d’archivage.
Les films documentaires conçus mettent en lumière l’existence souvent précaire des personnes LGBTQI++ tunisiennes, sur fond de questionnements divers, d’interrogations existentielles, de récits de vie réels et dénoncent les failles juridiques liées à l’article 230, les pratiques policières violentes et autres dérives. Les films éclairent sur des notions liées à l’identité sexuelle et à l’identité du genre. Les organisateurs/trices du «We DoQ» visent à intégrer les films dans des circuits de festivals en Tunisie, mais aussi à l’étranger.
Cette «urgence de créer» fait écho dans ces essais ciné dans le but d’archiver, certes, mais le «We DoQ» répond également à une vision artistique et engagée adoptée par «Mawjoudin We Exist» sur le long terme et qui est de l’ordre de «l’Artivisme».
«Doc House» a été lancé en 2018 : il s’agit d’un collectif de cinéastes, d’universitaires, de modérateurs culturels qui travaillent sur les films documentaires dans leur sens le plus large. L’ONG promeut le réseautage, la distribution et la production des films. Elle offre des formations et soutient les réalisateurs professionnels et semi-professionnels possédant un intérêt avéré pour le genre «documentaire». Les principes de «Doc House» sont l’inclusion, l’égalité, la diversité en encourageant des visions multiples et plurielles liées aux différences ethniques, religieuses, sexuelles». Soumaya Bouallegui, directrice exécutive de «Doc House» cite: «Ce format léger a permis la réalisation de ces productions en un temps très court, en offrant carte blanche aux jeunes réalisateurs/trices. Le résultat final était frais, surprenant et satisfaisant».
Les réalisateurs/trices sont de formation artistique, et traitent dans leurs films de non binarité et de trans-identité, entre autres, thématiques annexes. Les participants/tes évoquent des moments clés et des tournants historiques liés à une lutte ponctuée de récits intimistes et de faits réels. Les films sont «Palimpsestes» de Med Osman Kilani, «Manwella» de Sahar El Euchi, «Love and Violence» d’Amel Guellaty, «Chrysalide» d’Anissa Troudi, «Butterfly, with no doubt» de Nejma Zghidi, «Thik Skin» d’Ines Arsi, «Contraste» de Jasser Bechir Oueslati, «Nidhal» de Bassem Ben Brahim et «Non-Binary» de Firas Ben Ali. Ces films seront retenus pour la 3e édition du «Mawjoudin Queer Films festival», attendue pour juillet 2022 à Tunis, en attendant qu’ils soient diffusés dans d’autres festivals à travers le monde.
Une spirale de sons s’est abattue sur les hauteurs du Kef, en plein mois de mars, à l’occasion du concert attendu de Guillaume Perret, saxophoniste et jazzman français, venu présenter en exclusivité «Simplify», son dernier projet en date.
«J’ai choisi de vous le présenter, en première, public tunisien, en y apportant peut-être quelques changements à l’avenir», déclare l’artiste, enthousiaste face à un public médusé. Sa musique, sur plus d’1h15, électrise à souhait, par son mélange inédit entre jazz, électro, et quelques touches d’heavy métal, et son oriental. Une maîtrise instrumentale précise qui tombe dans l’oreille d’un mélomane.
Perret, accompagné de Tao Ehrlich aux drums, s’empare de la scène du Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef, ne communiquant qu’à travers sa musique. Son répertoire, préparé à l’occasion, paraît insaisissable au départ, jusqu’à ce qu’il prenne une dimension singulière et universelle particulière. Une musique festive et gaie qui parvient à conquérir. Trêve de frontières entre genres musicaux présentés sur scène, l’artiste affiche de loin sa caractéristique : De la musique Jazzy électro, génératrice d’émotions diverses.
Ce concert, le deuxième pour Perret, est effectué dans le cadre du « Sicca Jazz». Son genre musical est puisé dans les cultures du monde. L’artiste pioche dans le patrimoine musical de nombreux peuples et contrées et l’insuffle dans ses compositions, comme celles qui font le projet «Simplify». Une musique qui s’adresse aux peuples du monde, hymne sonore à la paix, à la tolérance et pour un monde ouvert. Le projet «Simplify», titré «simple» en anglais, reste ficelé, et musicalement élaboré. Au bout d’1h15 de temps, Perret part sous les applaudissements, et en présence sur scène des artistes Mahdi Nassouli et Karim Ziad. Les deux viennent annoncer leur prochaine soirée, attendue pour le 17 mars 2022 (hier). La ville du Kef continue à vivre au rythme de cet événement musical d’ampleur dans la région, habituellement, maintenu à la Kasbah. La scène libre du festival ne s’est pas tenue dans la journée du 16 mars 2022. D’autres noms viendront enrichir et la petite scène et la scène principale du «Sicca Jazz». La clôture est attendue pour le 20 mars 2022.
A l’occasion de la Journée internationale des Femmes, deux des livres phares de Gisèle Halimi, « Avocate Irrespectueuse » (publié chez Plon, 2002) et « Une farouche liberté » coécrit avec Annick Cojean (publié chez Grasset, 2020), ont été traduits pour la première fois en langue arabe.
Cet évènement littéraire d’envergure a été annoncé lors d’une rencontre-débat organisée à l’Institut français de Tunisie, titrée « Pourquoi traduire Gisèle Halimi en langue arabe ? » : afin de rendre hommage à l’une des avocates militantes les plus engagées de son époque. Feu Gisèle Halimi était à l’avant-garde des combats menés au profit de la Femme, notamment celui pour le droit à l’avortement et de l’entière liberté de disposer de son corps. La militante tunisienne s’est longtemps engagée pour l’abolition de la peine de mort, entre autres causes justes.
Walid Soliman et Walid Ahmed Ferchichi, les deux traducteurs des deux livres, ont répondu présents lors de cette rencontre, à côté de l’éditeur Habib Zoghbi et de l’avocate et militante pour les droits des libertés individuelles et les droits des femmes Bochra Bel Haj Hmida. Se sont joints à la discussion via internet, Karima Dirèch, historienne franco-algérienne, Samia Maktouf, avocate franco-tunisienne et présidente de l’Association des avocats franco-tunisiens et Wassyla Tamzali, écrivaine et militante féministe algérienne. Ahlem Lamouchi, présidente du bureau de Tunis de la Fédération internationale des femmes africaines a modéré l’échange. Cet évènement a été soutenu dans le cadre du projet «Livres des 2 rives » et concrétisé en partenariat avec « La Maison du livre ».
Ce rendez-vous, hommage à cette icône des combats pour la dignité de l’être humain, souligne l’importance de la traduction dans une société plurilingue, telle que la Tunisie. Il s’agit d’ailleurs d’une parution première des deux traductions en langue arabe. L’engagement de Gisèle Halimi est politique et universel, y compris pour l’égalité femmes / hommes. Cette dernière, sous protectorat, a défendu les causes de son pays, et s’est engagée pour les nations algériennes et tunisiennes.
Habib Zoghbi, en hommage à cette sommité, déclare que ce projet était un « rêve ». Que les livres de Halimi ne soient pas traduits en langue arabe était, selon lui « inacceptable ». Une traduction qui a vu le jour après la disparition de la militante au parcours inégalé. M.Zoghbi lance un appel au ministère de l’Education tunisien : celui de programmer les ouvrages de Halimi dans l’enseignement.
Samira Maktouf, depuis Paris, s’est exprimée sur cette visionnaire : « Halimi aurait été sur tous les fronts de nos jours, si elle était encore parmi nous. Elle a toujours cru en une Tunisie moderne et en les progrès qu’elle a acquis», rappelant ses combats lors de son intervention. De nombreuses libertés fondamentales défendues par Halimi ont vu le jour une fois pratiquées : elle faisait du terrain et était pédagogue et femme d’action. Etant imprégnée par Halimi, l’Association des avocats franco-tunisiens a créé un prix en hommage à « Gisèle Halimi ».
Bochra Bel Haj Hmida est revenue sur quelques anecdotes qui l’ont liée à Gisèle. « Je l‘ai connue très tôt, enfant même, mais je n’étais pas assez consciente de l’engagement de cette personnalité et à quel point elle allait m’inspirer par la suite. Elle militait farouchement contre la torture et la peine de mort. Je regrette qu’elle n’ait pas exercé en Tunisie ». Ces combats étaient ceux de toutes les générations.
Walid Soliman, traducteur en arabe d’ «Une farouche liberté» regrette que la nouvelle génération ne connaisse pas les combats de Halimi et son parcours inspirant, suivi, pendant des décennies, par des philosophes et écrivains de toutes parts. « Elle a fait gagner aux femmes beaucoup de temps et d’acquis. C’est le livre qui me rend le plus fier de l’avoir traduit. Le jargon que j’avais traduit était spécial et pas facile. Il fallait respecter sa touche, son esprit. Pendant que je traduisais, c’est comme si je l’écoutais ou que je parlais avec elle. J’aurais aimé qu’elle voit ses livres en langue arabe », déclare Soliman.
Walid Ahmed Ferchichi, traducteur d’ « Avocate Irrespectueuse » a déjà traduit Olfa Youssef. « Je rends hommage à la famille Halimi qui fait partie du patrimoine tunisien arabo-juif ». L’homme de lettres enchaîne : « Ce qui m’a fasciné dans le livre, c’est la ténacité de Gisèle à remettre en cause ce noble métier d’avocat et à l’interroger. Dans ce livre, elle fait son « mea-culpa » avec une grandeur d’esprit fascinante. Elle n’a jamais défendu des causes perdues et des perdants. Cette traduction consolide davantage ce travail de mémoire collective ». Issu du Sommet des deux rives, le programme « Livres des deux rives » vise à renforcer le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée par des actions de coopération autour du livre, à soutenir les flux de traductions entre le français et l’arabe, et à accompagner le secteur du livre en Tunisie, en Algérie et au Maroc. Porté par l’Institut français et doté de 80.000 euros, le programme «Livres des deux rives», se poursuit jusqu’en février 2023. Les deux premiers livres traduits de Gisèle Halimi seront bientôt en vente.
Le premier long-métrage de Mohamed Ali Nahdi puise dans des évènements majeurs qui ont fait et défait l’actualité houleuse, et souvent violente d’une Tunisie postrévolutionnaire, entachée par des dérives terroristes, depuis le déclenchement de la Révolution de 2011. Nécessaire, certes, mais redondant.
L’histoire peint une Tunisie amochée par une crise politique majeure, celle de 2011 et de sa dite «révolution du Printemps ou du Jasmin». Le scénario resitue son public dans une période de la Tunisie qui paraît lointaine, et rafraîchit la mémoire d’un peuple tunisien, jusqu’à nos jours, meurtri mais résistant, à l’aide d’images d’archives, de reportages médias vrais, tout en relatant l’histoire de Moez. Ce jeune Tunisien est issu d’un milieu défavorisé, dont le rêve est de devenir comédien, et qui voit sa vie prendre un tournant inattendu, un jour, lors d’une interpellation policière. Le destin de Moez se confond avec celui d’un fanatique religieux beur aux desseins dangereux. Commence alors une course-poursuite pour semer les autorités, jusqu’à immersion dans l’endoctrinement religieux et la fabrique du terrorisme, ou comment créer des bombes humaines à retardement.
Sans beaucoup dévoiler l’intrigue exacte, le film oscille entre scènes d’action, d’affrontements entre forces de l’ordre et courants extrémistes. Moez se retrouve embourbé dans une situation qui le dépasse, aux répercussions conséquentes et sur sa personne, mais aussi sur sa famille et ses proches. Démuni, il se laisse happer dans une succession d’évènements… jusqu’à voir une lueur au bout du tunnel ?
Les échanges des deux protagonistes dévoilent au fur et à mesure un aspect de leurs deux personnalités, deux hommes totalement à l’opposé l’un de l’autre, mais qui finiront par tracer ce bout de chemin périlleux ensemble et malgré eux.
«Moez : Le bout du tunnel» est un essai sur grand écran qui fusionne fiction et aspect documentaire. En alternant récit fictif et véritables extraits de faits réels, comme les attaques terroristes au musée du Bardo, ou des reconstitutions, comme le meurtre de feu Chokri Belaïd, le spectateur se perd dans des scènes saccadées, à la portée initialement nécessaires. Les deux acteurs principaux Saïf Manaï et Akram Mag portent le film tout au long de cette route périlleuse vers la mort. «Moez : le bout du Tunnel» est une histoire fictive virevoltante, vue et revue, traitée différemment dans un nombre incalculable de films étrangers et tunisiens. Un long-métrage qui se distingue, néanmoins, par son aspect documentaire utile, contre l’oubli.
Ce projet devait être une série télévisée avant de se convertir en long-métrage, qui a pris des années à voir le jour. Leïla Chebbi, Slah Msaddak, Lamine Nahdi, et des acteurs, comme Mohamed Ali Midani et Moncef Aguengui sont à l’affiche. Après une série de courts-métrages, Mohamed Ali Nahdi souligne la nécessité de s’arrêter sur cette époque difficile de l’histoire de la Tunisie.
Rachid Ouramdane, artiste chorégraphe français, directeur de la danse au Théâtre de Chaillot depuis avril 2021, a été invité par le ballet de l’Opéra de Tunis, en résidence, dans le cadre d’une session intensive avec les chorégraphes tunisiens du ballet de l’Opéra durant cinq jours. Ce talent a été accompagné par un jeune circassien, Hamza Benlabied.
L’occasion pour le public tunisien, dans un futur proche, de découvrir une création qui verra le jour à Tunis, résultante d’une collaboration et d’un travail communs qui aura lieu sur la durée entre communauté de danseurs, circassiens et chorégraphes des deux rives de la Méditerranée, chaperonnés par Rachid Ouramdane, qui sera dans la transmission d’un savoir-faire, et dans le partage d’expériences. Ce bref, mais intense passage à Tunis, trace les prémices d’une création et d’un enrichissement artistique garanti.
Ce travail artistique est une occasion de voir fusionner de nombreux imaginaires qui existent entre communautés d’artistes venues de toutes parts : Ouramdane est à Tunis et tient à capter l‘actualité, à se familiariser dans l’environnement du travail, et à être observateur.
Il s’est fait accompagner par un jeune acrobate, Hamza Benlabied, porteur et circassien, riche d’un parcours prolifique : il est diplômé de l’Ecole nationale marocaine du cirque Shems’y, de l’école préparatoire de Rosny-sous-Bois, puis du Centre national des arts du cirque à Châlons-en-Champagne. A son actif, la création « Mobius », de la compagnie XY dont il fait partie et qui a été travaillée avec Rachid Ouramdane. Le jeune artiste enchaîne depuis avec la création suivante —toujours avec ce dernier— titrée « Corps extrême ».
Hamza enchaîne en commentant son expérience : « Dans le cadre de cette immersion, le but est de mélanger les mouvements acrobatiques et de danse : j’interviens là où il faut ajouter un peu de ce que je pratique. C’est intéressant de voir jusqu’où les danseurs participants du Ballet de l’Opéra de Tunis sont à l’aise dans des mouvements au sol, étoffant ainsi un savoir inédit et des pratiques nouvelles pour eux ».
L’idée de faire intervenir ces deux artistes a émergé quand la compagnie XY devait se produire sur scène à Tunis en 2021. Créer un spectacle pour le BOT, signé Ouramdane dans le cadre d’un travail élaboré en commun est très important, selon Malek Sebai, directrice artistique du Ballet de l’Opéra de Tunis.
La compagnie XY, dirigée par Rachid Ouramdane, est une référence au niveau national, dans le monde de l’art aérien et dans l’acrobatique. Une compagnie qui, dans son mode de fonctionnement, invite souvent d’autres artistes d’une autre discipline artistique à dialoguer, créer et inventer à partir du langage acrobatique des spectacles, d’où la création du spectacle « Modius ».
« Depuis que j’ai rencontré ce collectif en 2019, je vois bien qu’il y a une façon d’inventer, de chorégraphier, de faire des mouvements de la scène qui restent hybrides, particuliers, et qui font partie des arts des gestes. Tous les mouvements peuvent avoir une sensibilité, exprimer des choses. Des acrobates et circassiens peuvent exprimer des messages, des émotions, en les créant avec des enfants, des migrants, et tous profils confondus. Il faut une grande dextérité et une maîtrise de ce savoir-faire, car fusionner le langage acrobatique et chorégraphique et parvenir à réunir deux mondes artistiques, ou plusieurs disciplines est délicat ».
Rachid Ouramdane précise aussi qu’une immersion se doit de se faire sur place et que le contact entre artistes et membres d’une même équipe est essentiel. « J’ai besoin de rencontrer les personnes avec qui je vais travailler et être sur place. Une semaine, c’est court pour apprendre à se connaître. Ce principe d’immersion, c’est d’arriver avec des choses existantes, de confronter les artistes à des partitions et de mettre les mains sur des aspects déjà très aboutis. Ce n’est pas qu’exploratoire. On va vers des choses écrites avec rigueur, dansées ou interprétées déjà par des virtuoses et des professionnels. »
Un dialogue générationnel entre artistes s’entretient toujours : entre anciens et nouveaux. La génération récente a un parcours plus large : les anciens ont un rapport traditionnel à une discipline. Le croisement des arts reste enrichissant. Au-delà de la discipline et des figures, il y a une communauté au service de l’autre. Ouramdane cite : « Ce qui me plaît quand je travaille sur de grands groupes, c’est cette capacité à créer ensemble et à transmettre au public. Tout travail est engagé et politique. Beaucoup d’enjeux et de messages sont transmis. Mobiliser un public sur une heure de spectacle et arriver à l’interpeler, c’est important. Agir en collectivité, en duo ou en solo n’est pas antinomique. »
« Ce travail n‘est pas juste une commande de spectacle : c’est créer ensemble, faire comprendre quels sont les enjeux de notre métier, faire réfléchir sur l’humain qui importe pour les danseurs du ballet de l’Opéra. », conclut Malek Sebai. Ce travail est soutenu par l’Institut Français de Tunisie.
L’immersion s’est faite chez lui : une adresse à l’abri des regards, de l’extérieur ordinaire, mais qui fait office d’atelier, galerie et lieu de création pour Mehdi Benedetto, artiste spécialiste en mosaïque et sculpteur. C’est ici même qu’il accueille toutes celles et ceux désireux de découvrir son art.
Nous traversons un verger pour accéder dans l’antre de l’artiste, décoré par de nombreux objets conservés, comme des huîtres, des pierres semi-précieuses, des souvenirs divers, dénichés lors de ses sorties en mer ou dans la montagne. Quelques créations sont conçues à la main. Il faut savoir qu’ailleurs de chez lui, l’unique thébaïde de l’artiste reste la nature.
Les artisans sur place, maniant la pierre, construisent des œuvres et font des reproductions d’œuvres connues. Des vasques imposantes faites avec de la pierre très spéciales sont exposées. Des œuvres conçues grâce à des techniques mélangées rendent le résultat final très fin. Le marbre reste très présent et visible dans toutes les créations de Mehdi Alexandre Benedetto : des œuvres à l’allure imposante, très attractives : tables, vasques, miroirs, poutres, qui trouveront probablement leur place dans des constructions somptueuses. Son salon est couvert d’œuvres exposées, dont une qui vient de voir le jour après 8 mois de travail acharné et de concentration: la pièce contient 16.000 pierres minuscules. Mehdi Benedetto est une valeur sûre à l’étranger : souvent, il a été désigné pour décorer les vitrines d’Hermès et a livré à cette marque mondiale de maroquinerie, de prêt à porter, de parfums, de mode et de joallerie de nombreuses commandes, en travaillant en étroite collaboration avec feu Leila Menchari, décoratrice d’Hermès, et ce, depuis plus d’une dizaine d’années.
La conception de ses créations, suggérant socles et consoles, entre autres, les rend puissantes et uniques. Benedetto profite de ses évasions et de ses moments de communion avec la nature, dans les sites forestiers, montagneux ou sous-marins, pour y puiser la matière nécessaire à son inspiration et à son travail distingué. Il a longtemps baigné dans diverses cultures, issues de ses origines et influencées par ses voyages. Initié à la sculpture depuis son plus jeune âge, il entretiendra sa fascination pour la pierre très tôt. Il a été diplômé de l’Ecole d’art et de décoration de Tunis, et c’est en enchaînant les expériences qu’il nourrira son savoir-faire. Il accumulera, ensuite, les petits projets personnels : sa participation en tant que décorateur sur des plateaux de tournage de cinéma et au théâtre l’enrichira… Début des années 2000, il se fera un nom en faisant partie des trois meilleurs artistes artisans tunisiens. Il écumera les expositions personnelles et collectives en Tunisie et en Europe : la galerie Sema, Viaduc des Arts à Paris, la fondation Luciano Benetton, Hermès le connaîtront… Benedetto a également participé dans l’exposition collective « Turbulence » et dans l’édition d’un prestigieux concours d’art contemporain le « GemlucArt ». Passionnés d’arts ou collectionneurs peuvent se rendre à son atelier situé à Gammarth supérieur pour découvrir son univers.
Avec l’émergence des réseaux sociaux et leur omniprésence dans le quotidien de plus des trois quarts de la population mondiale, les relations humaines ont subi des transformations, souvent positives, liées à la proximité, à la diffusion rapide de l’information, à la prise de contact instantanée. En revanche, les dérapages relationnels et les pièges, en grande partie liés à l’arnaque, ne manquent pas : à un clic près, l’internaute lambda n’est jamais à l’abri d’un danger aux proportions considérables.
Facebook et la Tunisie sont étroitement liés, voire indissociables depuis le déclenchement de la révolution de 2011. C’est dire qu’en Tunisie, tout se fait non pas en ligne, mais sur cet espace bleu qui n’a cessé d’évoluer depuis plus de 13 ans.
Ce réseau social devient la source à consulter spontanément, générateur de toute information aussi importante soit-elle : personnelle, professionnelle ou liée à l’actualité économique, politique, sportif ou autres. De nombreux ministères n’ont pas de sites internet, mais des pages Facebook. Toute information qui touche à la collectivité ou à l’individu défile sur le Feed de Facebook en premier lieu… et non pas ailleurs.
La prépondérance de cette machine virtuelle et son enracinement dans le quotidien de la masse nourrissent un terrain propice aux pièges à risques d’ordre financier, et impactent terriblement la psyché de la masse. Souvent, des dérapages en ligne pourront porter atteinte à l’intégrité physique d’un utilisateur. L’un des dangers les plus fréquents reste lié aux arnaqueurs en ligne, demandeurs d’aumône, ou suceurs de sommes d’argent pharamineuses : ces derniers parviennent à manipuler à coup sûr de nombreux utilisateurs (tout âge confondu), quitte à les soumettre à des chantages souvent insoutenables.
Pendant des périodes, la prolifération de liens douteux reçus via Messenger signale l’existence d’un spam, qui, à première vue, paraît comme une offre promotionnelle liée à une grande surface, qui ressemble à la publicité d’un jeu, d’une promotion d’achat, ou de souhaits de bon Aïd ou d’un clément Ramadan.
Souvent, les internautes «Facebookeurs» s’empressent de cliquer, curieux de découvrir ce que c’est, mais se retrouvent empêtrés sur des pages aux liens indésirables, et renvoyés vers des fenêtres, qui ne demandent qu’à ce que les utilisateurs finissent par insérer des mots de passe ou des numéros de cartes de crédit ou de téléphones.
Un piège qui soutire les données personnelles de nombreux utilisateurs, surtout les plus naïfs d’entre eux/elles et les entraîne dans des manipulations nuisibles.
En 2018, Ahmed L*, la trentaine, n’a plus eu accès à son profil Facebook, ni à son Messenger et encore moins à son mail. Un pirate s’était approprié son espace virtuel, en s’accaparant ses échanges personnels, voire intimes, et s’était mis à contacter ses proches, en leur dévoilant des détails très intimes de sa vie privée.
Une manière extrêmement vicieuse de la part du pirate qui poussait Ahmed* à lui remettre une somme d’argent considérable pour lui rendre l’accès à son compte. Face à la réticence de la victime, le pirate a commencé à étaler des données intimes sur les profils des amis de la victime. Face à la violence de l’intimidation, «Ahmed» n’a pu s’en sortir qu’en transférant cette somme voulue au pirate. La victime a reconnu sa totale négligence des paramètres de sécurité liés à son téléphone et à mentionner cette facilité d’accès à sa sphère intime.
L’expérience a eu des séquelles psychologiques graves sur la victime et son entourage. Le renforcement de la sécurité en ligne reste primordial afin d’éviter ces écarts. Facebook étant devenu au fil des années encore plus sécurisé, mais ces arnaqueurs/aumôniers ont plusieurs cordes à leur arc…
Anne Marie*, septuagénaire française, vivant en Tunisie depuis plus de 20 ans, n’a cessé de recevoir un mail de la part «d’un proche», à l’adresse dérobée. Ce mail, très bien rédigé, exprime la détresse de ce «proche», qui l’informe qu’il souffre d’une grave «maladie potentiellement cancérigène, et qu’il aurait besoin d’une certaine somme en euros, pour pouvoir se faire soigner».
Les échanges, depuis cette réception du faux «mail», ont afflué entre les deux correspondants. Ils sont si bien rédigés qu’ils finissent par toucher directement «l’affect» du récepteur et le poussent à agir, comme c’est le cas d’Anne-Marie. Fort heureusement, l’internaute âgée a eu le réflexe de téléphoner à cette personne et a tenu à correspondre avec lui, ailleurs que derrière l’écran d’un PC. Un contact qui s’empresse de lui dire que ce n’était pas lui derrière ces échanges et qu’il n’arrivait pas à accéder à sa boîte mail depuis très longtemps. Maladie cancérigène ou auto-immune, accident de la route grave, opérations chirurgicales : les raisons liées à la santé sont, en effet, celles qui sont le plus véhiculées afin d’atteindre différentes victimes.
Qui d’entre nous n’a pas reçu de SMS, rédigés en arabe qui évoqueraient «un trésor», dissimulé dans un verger isolé, depuis l’époque même où le smartphone n’existait pas ? Beaucoup ! Cette technique, vieille comme le monde, qui n’est plus dans l’air du temps, est parvenue tout de même à titiller la curiosité de nombreux récepteurs naïfs qui finissent par appeler le numéro, à l’origine de ce SMS.
Ce type de manigances ou de magouilles est intrinsèque à l’évolution technologique ou de communication. Elle touche à l’affect de l’individu, frappe souvent son intimité, procède à une manipulation émotive souvent bien maîtrisée, surgit dans une période économiquement fragile, et s’empare de profils souvent dans le besoin.
Ces pirates restent des assoiffés d’argent et sont souvent rongés par un sentiment de perversion. Des pervers qui prennent contact avec des utilisateurs mineurs ou souvent séniors : deux tranches d’âge accessibles et facilement manipulables, connues pour leur manque de vigilance en ligne.
Reste à en savoir plus sur le plan de lutte contre les infractions ou les crimes en ligne, mené par l’Instance nationale de protection des données personnelles (Inpdp).
Les noms propres mentionnés dans cet article ont été changés*.
«Leur Algérie» est un film documentaire, à la fois intimiste et collectif. Lina Soualem, sa réalisatrice, y raconte l’histoire d’un déracinement en puisant dans celle de ses grands-parents. Edifiant et émouvant, le film se situe dans le temps et est actuellement dans les salles en Tunisie après une sortie en France, en Algérie, et prochainement en Belgique. Entretien.
«Leur Algérie» est le titre révélateur de votre film. A qui s’adresse-il ?
Je n’ai pas vraiment pensé «à qui s’adresser». Puisque c’est une histoire invisibilisée, je pensais au contexte dans lequel je vivais, c’est-à-dire en France. J’ai pris en compte le fait que ce n’est pas juste une histoire intime mais qu’elle soit surtout collective. Ce n’est pas que l’histoire singulière des Algériens, c’est aussi celle des déracinés, des exilés. Je sentais que le film pouvait toucher au-delà du contexte franco-algérien. Le film avait une portée plus large, bien en dehors de ce contexte.
A quel moment avez-vous pris la décision de faire de cette histoire un film ?
Au moment où j’ai appris que mes grands-parents se séparaient. J’avais envie de filmer ma grand-mère, simplement, sans être dans l’urgence d’en faire un film ou de raconter. Au moment de la séparation, j’ai pris conscience du silence qui existait autour de sa vie partagée avec mon grand-père et j’avais cette crainte de les perdre tous les deux sans qu’ils puissent me transmettre leur mémoire.
C’est à la fois une histoire familiale, qui raconte celle de deux pays et d’une époque. Est-ce que ce film a émané d’un besoin personnel de raconter l’histoire de vos grands-parents et aviez-vous d’emblée conscience de sa portée universelle ?
Cette portée, je la voyais dès le départ. Même si je passais par l’histoire singulière de mes grands-parents qui se séparent après 72 ans de mariage, on se dit que c’est rare et original. Mais, en même temps, leur parcours racontait celui de nombreux immigrés algériens, nord-africains et de déracinés. Pour moi c’était important de transmettre leur histoire puisqu’ils font partie de cette génération qui ne sait pas raconter, à qui on n’a pas tendu le micro, qu’on voit quotidiennement mais qu’on n’écoute pas et qu’on stigmatise. J’ai donc imbriqué l’intime et le collectif, l’intime et le politique. J’ai été consciente du fait qu’il y a de nombreuses personnes de ma génération qui travaillaient sur ce sujet-là, des écrivaines, réalisatrices et autres que je côtoyais… Je sentais que ce n’était pas que mon histoire et je tenais à ajouter un côté individuel pour enrichir ce collectif qui se construit différemment.
Comment vos grands-parents ont réagi quand vous leur avez proposé l’idée de réaliser un film ?
Je ne leur ai rien proposé. (rires) Tout s’est passé d’une manière très naturelle, spontanée. Ma grand-mère me disait que tant que je passais du temps avec elle, il n’y avait pas de soucis à ce que je la filme. Mon grand-père n’était pas du tout dans le rejet de la caméra. Il ne faisait pas réellement attention. Petit à petit, à force d’insister et de lui expliquer, il m’écoutait mais ne répondait pas. Par moments, il évoquait des souvenirs, des anecdotes, des bribes d’histoires. Il fallait être dans son rythme et prendre le temps de l’observer, de l’écouter, de lui laisser le temps pour que la mémoire se réactive.
Comment avez-vous puisé dans vos sources ? Vos archives étaient-elles à la portée ?
Pour les images d’archives des années 90, c’est mon père qui les avait. Toutes les photos que j’ai, c’était des prises ou des photos d’identité que mes grands-parents avaient gardées. Mon grand-père faisait inconsciemment un travail d’archivage et mon père conservait ses traces de mémoire. Ce que j’ai dû chercher, ce sont les traces d’archives historiques que j’ai trouvées en France. Comme c’était les militaires qui filmaient à l’époque, les images étaient récupérées par «Gaumont actualité» ou autres : c’était des reportages de propagande sur les bienfaits de la colonisation. D’ailleurs, quand on prend les mêmes images et qu’on enlève la voix off et le montage, on voit une réalité autre. L’armée française avait donc la possibilité d’accéder à beaucoup d’archives, pas faciles d’accès et chers à utiliser.
Peut-on dire que votre film a une portée anthropologique ?
Je ne sais pas. (rire). Chacun a son interprétation ! Selon les grilles de lecture, les gens voient plusieurs choses : on me disait qu’il fallait prendre un angle et que j’avais beaucoup de matières, trop de sujets. J’ai essayé de faire des liens entre l’histoire d’un couple, d’une transmission, d’un exil et d’un aspect de la vie ouvrière en France. (La mémoire ouvrière n’est pas mise en avant). Ça peut être aussi l’histoire de l’émancipation d’une femme qui décide de vivre la fin de sa vie toute seule. C’est important que chacun puisse s’identifier dans ce film différemment. Pour moi, il est important de donner de la complexité à ces parcours de vie parce que ce sont des gens stigmatisés : on parle, par exemple, des exilés comme d’une masse homogène. C’est une manière de lutter contre la stigmatisation.
«Leur Algérie» est bien l’histoire d’un déracinement ?
Un déracinement à plusieurs niveaux : l’arrachement à la terre, aux parents (mes grands-parents se sont mariés très tôt), et l’arrachement des enfants à la mère et au père, très tôt aussi. Ce passage brutal à l’âge adulte est aussi un déracinement. Quand je vois les photos de ma grand-mère à 17 ans, elle ne les fait pas. Elle avait ce truc enfantin qu’elle a gardé en elle. Ce qui fait sa force c’est cette insouciance qu’elle a su garder. Pour mon grand-père, il y a une forme de dépossession, de manque de mémoire, dans le pays dans lequel il a vécu plus de temps, c’est-à-dire en France. Je tenais à capturer leur mémoire à tous les deux pour laisser une trace de ces vies.
Comment «Leur Algérie» se situe-il par rapport à l’actualité?
J’ai commencé à filmer en 2017. Il sort en plein débat, trois années après. Le film est au cœur de la volonté apparente du gouvernement de discuter d’enjeux mémoriels, et à la fois, il est au cœur de toute la xénophobie, de la campagne présidentielle, etc. On se dit donc que c’est bien, parce que les gens peuvent s’y intéresser plus, mais c’est dommage à la fois parce que ça entre dans les discours binaires et stigmatisés. Mais c’est important qu’on puisse raconter notre histoire, qu’on puisse la faire exister. Beaucoup ont si bien reçu le film. De nos jours, dans des débats publics, des retours en arrière et des remises en question des impacts de la colonisation se font souvent, mais ce n’est pas ainsi qu’on pourra avancer. Quand j’étais en Algérie pour la sortie du film, il y avait quelques tensions entre la France et l’Algérie : le public algérien était attentif et très ému. L’histoire de «Leur Algérie» est très commune. Il y a eu toute une réflexion collective, une extériorisation d’émotions enfouies, et le départ de ma grand-mère en Algérie, après 15 ans d’absence a recréé des liens. On a écouté différentes expériences de départs et de retours, difficiles, éprouvantes. On est parti aussi à la rencontre de lycéens qui vivaient en Algérie : ils ont réalisé un court-métrage qui s’appelle «Nost-Algéria» : ces jeunes vivent en Algérie, et ont fait un court-métrage sur une Algérie quittée : ils avaient cette nostalgie de partir alors qu’ils sont toujours là-bas. Cette peur de la perte de la terre est commune à tous les pays ayant vécu la colonisation et l’oppression. C’est une peur qui se transmet de génération en génération, génératrice de nostalgie très forte, dans une réalité très dure politiquement.
C’est lors d’une expo-vente organisée au Kram sur 4 jours que « La Thébaïde », De sol y tu, un recueil de poèmes de Naomi Nantois Meadows, illustré par Mari Eyries, a été présenté au public. Le recueil a été autoédité et imprimé en risographie.
Les deux conceptrices du recueil et de l’exposition, connues aussi sous le nom de « Nao Maltèse » et « Mewsgraphics » étaient présentes pour ce lancement, inauguré dans un lieu privé. En premier lieu, elles invitent les visiteurs à voir, pendant quelques minutes, dans une chambre, un film court qui immisce les visiteurs dans un univers de poésie illustrée et lue à haute voix, avant de leur faire découvrir, ensuite, le contenu de la petite exposition de « La Thébaïde – De sol y tu ». Tableaux, cartes postales, recueil en deux versions, sont disponibles en édition limitée.
La majorité des textes poétiques de Nao Maltèse ont été rédigés il y a trois ans dans le lieu où a été organisé l’événement. La thématique générale qui traverse l’ouvrage est bien « La solitude ». Le titre « La Thébaïde », se réfère à un endroit isolé, lointain, dans lequel une personne peut se recueillir en solitaire, se retrouver, être en paix avec elle-même. Naomi et Mari sont amies d’enfance. Mari, qui est graphiste, faisait partie des rares personnes qui connaissaient les poèmes de Nao. Elles ont, au final, fusionné leur travail. Mari a donné libre cours à son inspiration pour pouvoir illustrer cette poésie, en technique risographique, et autres. Une technique distinguée qui donne une texture unique aux impressions.
Ce travail a été retardé maintes fois à cause de la pandémie du covid-19. Le recueil a été édité à Paris. D’autres événements, au-delà de ces trois jours, se tiendront sur Tunis. Tout a été autofinancé pour ce premier rendez-vous avec le public. Un chapitre qui s’appelle « Quiproquo » paraîtra prochainement.